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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Félix et Lola
France / 2001
07.03.01
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FANTAISIE MYSTERE
"- Je vous raccompagne si vous voulez.
- Non j’habite au bout de la rue.
- Justement je ne vous gênerais pas longtemps."
Patrice Leconte, cinéaste relativement boulimique et plutôt attachant, alterne ses derniers temps les grosses productions et les films plus intimistes. A l’action et l’épopée romantique se substituent des histoires d’amour plus ou moins décalées. Le filon lui réussit bien. Le Mari de la Coiffeuse comme La Fille sur le Pont sont parmi ses meilleurs films. Félix et Lola poursuit la même tendance : les paumés de province plouc (Tandem), le duo amoureux et improbable (Le Mari de la coiffeuse), le silence et le mutisme (Monsieur Hire), la fête et la troupe (La fille sur le pont)... Félix et Lola est une sorte de poème coloré où un forain a le coup de foudre pour une mytho.
Mais voilà, la chimie ne fonctionne qu’à de très rares occasions cette fois-ci. Le sentiment d’une recette resservie, d’un scénario trop flou, de dialogues un peu faibles (Leconte étant un orfèvre, on a le droit d’être exigeants) nous laissent sur un frustration.
Ce malentendu n’est né que des faiblesses précédemment citées. On ne peut rien reprocher aux acteurs. Charlotte Gainsbourg - et ses grandes enjambées - continue de nous émerveiller avec ses sourires timides et ses regards maquillés. Elle ment à la perfection. Et sa fragilité rend d’autant plus crédible son personnage qui doit "se rajouter des rubans pour avoir de l’épaisseur". Philippe Torreton un peu ours, un peu sensible confirme un réel talent à explorer ses zones d’ombre et joue avec un réel naturel. Les autres rôles, dont Bashung, traînent leur joie ou leur désespoir avec justesse.
On ne peut pas non plus critiquer la réalisation. Leconte peut insuffler un zeste de magie dans un de ses plans, comme par exemple un mélange de vent caressant l’herbe et d’air balayant les cheveux... Il manipule habilement les métaphores : ces auto-tamponneuses qui bousculent une jeune fille au regard perdu, qui ne sait pas où mène sa vie, ou encore ce grand huit qui donne le vertige, qui grise par la vitesse et assomme comme une drogue dure.
Félix et Lola ne souffre pas de son sujet, tout à la fois banal et pertinent. Même cette narration faussement éclatée aurait pu être intéressante. Le film est victime de sa stylisation, de ce regard trop superficiel, de cette absence de profondeur dans les sentiments. A force d’être inutilement mystérieux, le personnage de Charlotte Gainsbourg ne captive plus notre intérêt ; et ce n’est pas un meurtre ou son fantasme qui font tenir en haleine une histoire où Félix et Lola tombent amoureux dès les 10 premières minutes. Autant La fille sur le Pont nous avait bluffé par sa magie et son irréalisme, autant Le Mari de la Coiffeuse nous hante encore par son surréalisme tragique, autant Félix et Lola, ne plongeant pas assez dans la mythomanie de l’un ou l’attirance de l’autre, nous apparaît fade et sans consistance. Comme de la vapeur. vincy
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