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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Le dernier maître de l'air (The Last Airbender)
USA / 2010
28.07.2010
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LES APPRENTIS SORCIERS
"C’est dans les cœurs que l’on gagne toutes les guerres."
Avec M. Night Shyamalan aux manettes et toute la richesse d’une mythologie complexe à sa disposition, Le dernier maître de l’air aurait pu s’imposer sur les écrans comme une vaste fresque fascinante dotée d’un souffle épique. Hélas, probablement pour ne pas s’éloigner de l’esprit Nickelodeon (réservé à un jeune public), producteurs et scénaristes ont choisi (à tort) de ne pas lui donner une telle envergure.
Pour les amateurs de la série, c’est donc une double déception : non seulement intrigue et personnages ne gagnent ni en ampleur ni en profondeur, mais ils se retrouvent au contraire réduits à quelques traits de caractère basiques et à une poignée de rebondissements simplistes. Pour faire tenir l’histoire en moins de deux heures, scènes d’exposition comprises, difficile de s’embarrasser de nuances ou de détails… Résultat, certains enjeux passent à la trappe et plusieurs séquences deviennent complètement anecdotiques, à l’image de la rébellion des maîtres de la terre. Sans compter que face à des obstacles presqu’inexistants, l’initiation du jeune héros et son triomphe final sont beaucoup trop faciles. Le divertissement n’est pas raté, il gagne même en sérieux grâce à des dialogues moins niais, mais reste gentillet, à destination du plus jeune public.
Si la démarche scénaristique s’explique, la relative paresse esthétique est moins compréhensible. Passons sur la 3D, qui une fois de plus n’apporte rien : le film a été conçu en deux dimensions, et artificiellement "gonflé" pour sa sortie en salles. Même Shyamalan aurait été contre… Toutefois, le reste n’est pas beaucoup plus spectaculaire. Les combats respectent le minimum syndical mais sont loin d’exploiter au maximum les possibilités offertes par la cohabitation des quatre éléments. L’utilisation des différents arts martiaux est classique, les gerbes de feu jaillissent quand il faut… Une fois encore, tout est peut-être un peu trop simple et sans bavure. Efficace, mais peu surprenant.
Le regret est d’autant plus grand que les ingrédients de départ, en plus d’offrir une certaine inventivité, s’intégraient à merveille dans l’univers de M. Night Shyamalan. On y retrouve notamment le rôle primordial de la nature, de même que l’existence d’un monde invisible permettant l’équilibre de l’univers. Entre les lignes, Le dernier maître de l’air rejoue l’éternel combat du matériel contre le spirituel, du profane contre le sacré. Les héros, jeunes et naïfs, se dressent contre des adultes blasés désireux de désenchanter le monde. On est plus loin de Narnia, où les enfants doivent simplement croire en Aslan pour obtenir ce qu’ils désirent, que d'Avatar (d'ailleurs le titre original de la série !), avec une notion de connexion entre les êtres et d’équilibre entre les forces en présence. C’est alors à chacun de se battre (voire de se sacrifier) pour payer son tribut à la Création, et défendre le grand tout qu’est l’univers.
Classique mais prometteur, à condition de laisser les coudées franches au réalisateur et de cesser de sous-estimer le public visé. Si les 8-10 ans ont été capables de se passionner pour les aventures d’Harry Potter, de plus en plus sombres et complexes, il n’y a pas de raison pour qu’ils calent devant un peu de mythologie cosmique. Le défi est lancé pour le prochain épisode.
MpM
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