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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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La fille de son père
France / 2001
10.10.01
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PAPA PAS A PAS
"- Tu dois apprendre à dormir seule Anna…"
Manifestement, la paternité s’avère difficile à vivre sous le même toit que Natacha Régnier. Après Comment j’ai tué mon père, l’actrice se retrouve plongée dans les blessures d’enfance et l’image du père absent dans le film de Jacques Deschamps. A la mort de sa mère, Anna découvre ainsi un père, inconnu jusque là, qui se jette corps et âme dans la construction du bonheur de sa fille. Normal, oui, sauf que ce n’est pas sa fille. D’abord levier affectif pour assouvir sa vengeance envers sa femme infidèle, Anna va vite apparaître à Henri (magnifique François Berléand) comme le seul enjeu d’une vie routinière dans laquelle l’amour ne signifie rien ; sa femme et sa « vraie » fille s’étant depuis longtemps détachées de ce genre de sentiment à son égard.
Seulement, si Henri place brique par brique les fondations de cet amour adoptif, l’édifice n’en devient que plus branlant pour Anna, qui souffre toujours des blessures de son enfance ouvertes à tout jamais par l’absence de son (vrai) père. Son caractère instable et ses réactions étranges surprennent le spectateur comme les personnages. Difficile dans ce contexte de définir vraiment l’axe majeur du film : les sentiments d’Anna pour Henri. Ce rouage manquant n’est d’ailleurs pas le seul puisque si Henri est manifestement attaché à Anna, il s’égare peu à peu de son but premier (se venger de sa femme et la récupérer) et se perd dans les méandres incertains d’une jalousie malsaine qu’il entretient envers son ancien meilleur ami, véritable père d’Anna, et reciproquement.
Comme le dit lui-même le réalisateur, La fille de son père ressemble à un Vaudeville satirique. Pourtant, au fil des minutes, on ne sait plus vraiment qui est qui et qui pense quoi, et, problème, on finit par s’en contrefoutre…
Dommage, car Jacques Deschamps aurait pu développer peut être plus simplement les rapports humains de ce thème fort (l’adoption d’une fille « cachée »), qu’il avait pourtant judicieusement choisi de transposer dans le confort nécrosé d’un univers bourgeois de province. romain
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