Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Dernier étage, gauche, gauche


France / 2010

17.11.2010
 



UN MONDE SANS PITIE

"Tu n'es pas le fils d'un héros, tu es le fils d'un con qui a gâché sa vie."





En passant au long métrage, Angelo Cianci avait envie d'aborder un sujet universel et autobiographique (les relations père-fils), mais également d'apporter sa pièce à l'édifice souvent bancal des réflexions sur la cité, les banlieues, la jeunesse, la délinquance et l'intégration. On retrouve donc ces différents thèmes dans Dernier étage, gauche, gauche, agencés avec une certaine réussite sous la forme d'une grinçante parabole sociale.

Si l’on est tout d’abord déconcerté par l’aspect apparemment foutraque du film, on se laisse très vite séduire par son rythme syncopé qui joue avec les codes du film de prise d’otage. Par moments, tout s’accélère, aussi bien l’action que le débit des personnages. Puis l’on passe à une séquence très dialoguée, presque théâtrale, où les enjeux ont le temps de se poser. De cette manière, Angelo Cianci alterne habilement gravité, humour, critique et ironie. Il permet également à ses personnages d’exister et de dépasser le stéréotype dans lequel ils semblent au départ enfermés. Le père dépassé a un lourd secret à partager, le fils insupportable laisse peu à peu entrevoir une sensibilité insoupçonnée. Quant à l’huissier de justice, il cache sous son air rébarbatif une âme de Che Guevara.

L’aspect très "réaliste" de la mise en scène, qui flirte souvent avec le documentaire, est ainsi contrebalancé par les accents utopiques des différents rebondissements, et le message général porté par le film. A savoir qu’il est plus constructif de s’asseoir autour d’une table pour parler que de se taper dessus. Evident ? Pas tant que ça, puisque dans la réalité, hélas, on imagine mal la parole et la concertation avoir le dessus... On n’imagine pas non plus qu’une telle situation puisse déraper de cette manière, non en bain de sang, mais en réflexion sur les bases de notre société. Une sorte de retour aux fondamentaux que l’on n’attendait pas : se débarrasser du matériel pour se concentrer sur l’essentiel, à savoir l’échange et le partage.

Certains trouveront ça naïf, mais peut-être faut-il plutôt voir dans cette démarche d’Angelo Cianci une volonté de parler autrement d’un sujet trop souvent caricaturé, quitte à délivrer un message d’espoir indéniablement optimiste. Mais le cinéma n’est-il pas là pour ça, offrir au spectateur une catharsis salutaire et lui offrir des thèmes sur lesquels réfléchir?
 
MpM

 
 
 
 

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