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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Demain on déménage
France / 2004
03.03.04
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AU THEATRE CE SOIR. LES COSTUMES SONT DE DONALD CARDWELL ET LES DECORS DE ROGER HART
« Les rideaux sont sales. »
Que dire de Demain on déménage ? L’affaire est délicate car l’estime que l’on a pour Chantal Akerman est grande. Néanmoins, avec son dernier film, nous sommes plus proches du Divan à New York que des autres travaux de la cinéaste. Et habitués à un cinéma profond et engagé, la déception nous rend perplexe.
Ici, point de profondeur. On assiste près de deux heures durant aux pérégrinations d’une jeune femme, de sa mère et de plusieurs visiteurs dans un appartement chaotique. Et ces tribulations sont malheureusement peu captivantes et l’on se demande quel est le propos de la réalisatrice.
Alors bien sûr, d’aucun pourront dire qu’un charme discret et une légère absurdité farfelue flottent sur le film. Mais là où un Hervé Le Roux ou un Mathieu Amalric réussissent parfaitement à dépeindre une douce folie dans leurs respectifs On appelle ça le printemps et Mange ta soupe ou, encore, là où une Jeanne Labrune parvient a nous donner ses fantaisies réjouissantes, Chantal Akerman nous laisse tristement de marbre.
Il y a bien l’appartement (magnifique) qui lui seul détient un mystère intrigant par son apparence labyrinthique et désuet. Il y a bien aussi certains jolis plans de Sylvie Testud, la clope au bec, cherchant l’inspiration devant son ordinateur. Mais les personnages et le film sonnent creux. Nul charme n’émane de ses caractères fantoches et trop caricaturaux pour être un tant soit peu crédibles et touchants. Tout paraît poussif, surfait et théâtral (mais du mauvais théâtre). Plus le film avance, et plus on a le sentiment d’assister à une sorte de représentation familiale jouée par des enfants à la fin d’un repas de Noël. Aucune intrigue. Des scènes vides de sens qui, distendues et incohérentes, s’enchaînent les unes après les autres en égrenant des paroles qui ne sont pas davantage signifiantes.
Heureusement qu’il y a Jean-Pierre Marielle et Elsa Zylberstain, les seuls à apporter un peu de poésie et de crédibilité à leur personnage. Les scènes qu’ils illuminent de leur présence sont quasiment les seules à faire résonner un écho charmant mais malheureusement trop rares. laurence
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