Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Une vie à t'attendre


France / 2003

10.03.04
 



L’OEUVRE DU TEMPS PERDU





« T’as souffert pendant douze ans. Ca te suffit pas ! Tu veux rempiler pour douze ans encore !»

1h45 à attendre ! Aucun doute : les hésitations d’Alex, ce personnage déchiré interprété par Bruel, sont bien au cœur du film. « J’arrive pas à me résigner », confie-t-il à un moment à sa meilleure amie (Anouk Grinberg). Se résigner ? On ne lui en demande pas tant ! Ne serait-ce qu’un minimum de décisions de sa part, ça nous suffirait ! On en est là, tant cette histoire de dilemmes en série tourne dans le vide sans possibilité de résolution concrète (même temporaire).
L’ouverture d’Une vie à t’attendre est pourtant prometteuse : que de belles choses, où se dessine la perspective d’un film organique animé de véritables mises à nu. Sans parler du casting haut en couleur : Patrick Bruel, Nathalie Baye et Géraldine Pailhas en huit clos ; plus Anouk Grinberg, Michaël Cohen, François Berléand et Danielle Darrieux. Un jeu d’acteur pleinement généreux, touchant donc efficace. Mais toujours dans les limites du possible, vu ce que le scénario offre à chacun les quinze premières minutes du film passées. N’oublions pas qu’un comédien, aussi talentueux soit-il, n’a pas à endosser les fonctions d’un script doctor ! Thierry Klifa semble avoir tout misé sur le casting et ses quelques références à Sautet, en oubliant un point essentiel : faire tenir l’intrigue de son film debout.
A force de revirements, le scénario d’Une vie à t’attendre devient un bout à bout de situations incessamment suivies d’évènement contraires. Cela pourrait encore aller si l’histoire transitait par quelques coups de folie ou autre élan audacieux, à l’image du thème annoncé : la passion amoureuse. Mais, il n’en est rien. Un scénario hésitant, une mise en scène très académique ; rajoutez tout un panel d’effets dramatisants pré-fabriqués… Conséquences : improbabilité, absence d’adrénaline et manque d’intimisme charpentent le film en continue. Je veux puis je veux pas - et vice-versa ! Ca pourrait être la devise de cet homme irrationnellement déboussolé qu’incarne Bruel. Un personnage naïvement romantique au début, mais vite absurde et agaçant. L’intégralité du film papillonne autour de ses doutes (amoureux, bien sûr, mais aussi personnels, familiaux, etc) et de leurs conséquences : comprenez l’inertie du personnage. Pour couronner le tout, l’effet boomerang ne manque pas à l’appel : aucun protagoniste secondaire n’échappe à son lot de tourments et galères artificielles. Alors bon courage !
On final, on se raccroche aux brèves appariations de Danielle Darrieux et François Berléand (la mère et l’ex de Jeanne). Reste aussi deux trois séquences animées d’humour tendre et quelques répliques subtilement originales. C’est déjà bien, mais naturellement trop peu pour sauver le film.
 
Sabrina

 
 
 
 

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