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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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In the Bedroom
USA / 2001
12.06.02
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LE FILS
"- Personne ne devrait s'entendre dire des choses pareilles."
Ou la chambre du fils.
Celles où les souvenirs s'entassent de tout leur poids dans des consciences enfermées par les murs d'un silence incassable. Comment vivre avec ? ou plutôt sans ? Comme dans le Moretti c'est l'injustice, l'incompréhension qui déboussole un couple. Comme dans le Dardenne, c'est la voie du pardon ou de la vengeance qui détermine la manière de dealer avec le deuil.
Todd Field signe un film dans l'air du temps. Irréversible. Désenchanté. Le suicide d'un bonheur, d'une virginité irrécupérables. Tout semble séduisant, fluide. Les fondus au noirs s'accélèrent pour nous faire sombrer un peu plus dans une nuit cauchemardesque, avant que l'aube nordique, voilée, groggy ne laisse la lumière entrer.
Toute l'oeuvre promène cette évanescence, sublimant froidement le sordide, suspendant un temps aliénant. De petits bruits en petits détails, Todd Field tente d'esquisser les remèdes à une telle douleur. Un bel objet. Chaque tableau donne un sens, et presque toutes les scènes pourraient être des tableaux. Le réalisateur nous amène de très beaux plans, sans appuyer lourdement la dramaturgie malgré tout intense. Car la vie est un instant éphémère et rarement heureux. Cet eden qui introduit le film se glace d'un coup de feu. Utilisant la puissance d'évocation des images mais aussi la force de la musique et la beauté des poèmes (William Blake et Henry Wadsworth Longfellow), il nous fait plaisir en soignant sa mise en scène, avec des cadrages et une photo presque trop fabriqués.
Cette histoire de couple, de culpabilité aussi, est avant tout portée par des acteurs d'une justesse confondante, qui n'en font jamais trop. Wilkinson, Spacek, et Tomei ont le mérite de jouer une partition pleine de soupirs, tout en jouant leur musique. L'observation psychologique complète l'ensemble. Les non-dits s'accordent alors avec les gestes et la banalité du quotidien.
Jusqu'à l'explosion, le dialogue inévitable, les vérités incisives, les mensonges éclatés, les reproches avoués. Tout ou rien. L'amour ou la mort. Une descente aux enfers qui n'en finit pas jusqu'à la fin ; l'atroce sensation d'être finit alors qu'on a encore les yeux ouverts. vincy
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