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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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K-19: The Widowmaker (Le piège des profondeurs)
USA / 2002
18.09.02
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AUX SOMBRES HEROS DE L'AMER...
"- Je ne veux pas redescendre... Je ne redescendrai pas !"
Le cinéma en sous-marin a fini par devenir un genre en soi. Lieu exigüe particulièrement propice à faire naître une certaine tension claustrophobique, le chef d'œuvre à en envoir utilisé toutes les possibilités avec le plus de panache est sans aucun doute Das Boot de Wolfgang Petersen. Pas évident que Kathryn Bigelow, qui sait pourtant se servir d'une caméra, renouvelle véritablement la recette avec ce nouveau drame sub-aquatique. La réalisatrice nous avait en effet déjà plutôt déçus avec son thriller prétentieux et maladroit The weight of water, elle semble devoir persister à alourdir son cinéma, naguère ultra dynamique, d'ambitions narratives et idéologiques peu convaincantes et finalement assez encombrantes. Son but ici, est de rendre un hommage historique, d'honorer la mémoire d'illustres iconnus, dont le sens du dévouement et le courage ont été occultés pour préserver la crédibilité d'une nation et peut-être même la paix mondiale. La démarche est louable, le parti pris de parler de soviétiques sur un format hollywoodien également. Enfin on dira plutôt que cela est courageux sur un plan marketing, le public américain n'étant pas habitué à se sentir concerné par ses homologues slaves. Après, on pourra émettre quelques réserves sur la pertinence de l'engagement qui se limite à descréditer l'organisation du système soviétique alors que l'armée américaine n'en est pas à une bavure près elle aussi. Le risque n'aurait-il pas été plus grand de se focaliser sur les propres erreurs de son pays plutôt que d'aller déterrer celles du voisin? Cela prête à débat…
Cinématographiquement parlant il est évident que la production a réuni les moyens de mettre en scène la reconstitution avec largeur. On se retrouve finalement avec un film qui pourrait s'associer au shéma du cinéma catastrophe. Présentation du contexte, des protagonistes (la traditionnelle nonne qui joue de la guitare et l'enfant handicapé qui voyage sans ses parents étant remplacés par des militaires communistes…). Et puis les inévitables évocations bien appuyée des éléments qui laissent deviner que tout ça va très mal se finir. L'ensemble n'est pas spécialement captivant même si fort bien documenté et malheureusement s'étire sur plus d'une heure. Car le film est long et seuls les actes d'héroïsme des personnages dans la seçonde partie du film, alors que tous les voyants commencent à clignoter au rouge, parviennent à captiver l'attention. Bigelow sombre dans une compassion certes compréhensible, mais manque totalement de cette finesse propre à faire passer le message autrement qu'avec le marteau (la faucille lui aurait été utile pour réduire la durée…) Pour bien enfoncer le clou, elle boucle d'ailleurs sa tragédie par un prologue loupé ou l'émotion le dispute salement au ridicule.
Pas maîtrisé du tout donc au delà de son aspect didactique. Harrison Ford ne sauve pas l'affaire, l'acteur trop typé, ne serait-ce que par son physique de cow-boy, laisse toujours cette impression d'être un mauvais espion de la CIA infiltré dans l'équipage et qui aurait pris des cours de russe accélérés... petsss
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