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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Kate & Leopold
USA / 2001
03.04.02
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KISS ME KATE
"- J'ai gâché le meilleur de ma vie avec toi.
- C'était ça le meilleur?"
Au nom de Meg Ryan, vous vous dîtes : encore une comédie romantique avec ses mimiques, ses sourcils qui se froncent, sa bouche qui se tord, ses soupirs d'exaspération, ses larmes fleur bleue et ses adorables sourires à embrasser... Vous aurez raison, avant même d'aller voir le film. En incarnant Kate, elle ne prend aucun risque. Même son cynisme (soft) a des circonstances atténuantes. Ici, on ne peut pas lui reprocher l'alchimie avec son partenaire, Hugh Jackman (beau, séduisant, charismatique, masculin et élégant, parfait de bout en bout). Alors qu'est-ce qui fait que cela ne fonctionne pas comme dans un Tom Hanks?
La film lui-même sans doute. A force d'être calibré pour l'actrice, de ne pas se laisser aller à l'audace, à la controverse, de ne pas se débrider ou même de ne pas approfondir la psychologie des personnages au delà du cours de deuxième année d'université de sociologie, Kate & Leopold s'enlise dans un long effort pour essayer de nous emporter où le vent, le temps, les sentiments nous mèneraient dans un grand élan cinématographique. Le scénario est trop classique, trop machinal, n'évitant aucun cliché, aucun passage obligé du genre.
Alors le spectateur a le droit aux invraisemblances historiques, aux absurdités des voyages dans le temps (ramasser les déjections canines), aux seconds-rôles censés nous divertir. Mais à cause de longueurs injustifiées et d'une absence d'enjeu (on sait d'avance comment tout cela va finir), il est possible de s'ennuyer devant cette bluette.
D'autant que les effets spéciaux n'ont rien d'extraordinaire ou de réussis, et que la direction artistique est un cumul de banalités. On se fout du portail temporel incompréhensible comme on se fiche de la superficialité des rapports humains. Le seul plaisir est de voir ces deux comédiens accomplir leur travail avec minutie et professionnalisme. On ne peut pas critiquer une belle histoire d'amour, aussi rêveuse soit-elle.
Il est juste regrettable d'avoir la nostalgie d'une époque révolue, comme si "c'était mieux avant". Le film n'inspire aucune critique, lisse les rapports sociaux, évacue tout progrès, cache les solutions résultant d'un métissage d'expériences. Voici une preuve supplémentaire qu'il est de plus en plus difficile de vivre un conte de fée, une belle histoire d'amour, avec du verbe et du respect, actuellement. Le cadre contemporain semble trop étroit pour l'amour idéal. Aurait-on déjà massacré cette illusion? A voir le final du film, il paraitrait même que l'amour et le travail sont incompatibles... vincy
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