Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Kissing Jessica Stein (La tentation de Jessica)


USA / 2002

16.10.02
 



JE ME DEMANDE QUI A EMBRASSE JESSICA





"- Harvey Keitel. Il est très sexy-moche."

Il est toujours difficile de trouver une manière originale d’aborder une histoire maintes fois connues. Sans effets particuliers, sans astuces de scénario, avec une bonne dose de talent et d’humour, les actrices-scénaristes parviennent à nous faire rire, et à rendre crédible leur rencontre, leur relation et leurs itinéraires respectifs.
La tentation de Jessica est comme celle d’Oscar Wilde : irrésistible. Avec ce qu’il faut de dérision, et un bon usage de la dramaturgie, nous suivant les méandres sentimentaux et les tourments amoureux et moraux de la jolie Jessica, parfaite new yorkaise dans le style "Sex in the city", syndrome récurrent chez la jeune femme brillante, attirante mais célibataire. La petite nuance est double puisqu’à cette univers de " sitcom " s’ajoutent deux axes qui modifient le regard et l’histoire.
La première est une éducation juive qui n’a rien à envier à Woody Allen, film qui cite l’auteur en permanence. Ce carcan étouffe Jessica, l’empêche de voler de ses propres ailes, et conduit à la plupart de ses névroses, qui ne sont pas surexposées, contrairement à la plupart des comédies du genre.
La seconde nuance qui altère le message est évidemment l’homosexualité, très soft, très naturelle, et définitivement non revendicatrice. Une libération et un élan qui conduira Jessica à se découvrir, à résoudre ses problèmes. Grâce à une galerie de personnages croustillants et des répliques qui font souvent mouches, les comédiens se font plaisir. Mention spéciale pour Tovah Feldshuh, mère juive fabuleuse jusque dans la plus belle des émotions où elle doit se battre contre ses préjugés, sa pensée pour pousser sa fille vers un bonheur avant qu’il ne se sauve.
De fantaisies féminines en conflits intimes, Kissing Jessica Stein est certainement une des comédies romantiques les moins préfabriquées du moment. Très bien écrite, pleine de charme, déjouant avec facilité les stéréotypes tout en se reposant agréablement sur quelques clichés, le film aurait presque mérité une meilleure maîtrise de l’image. L’aspect amateur, du cadrage, ce mouvement permanent, cette agitation frénétique empêche parfois de laisser passer la lumière entre les fêlures.
On rit volontiers ; on reprocherait presque de faire du cynique, l’âme sombre du film, alors qu’il est en est le moteur, et une forme de repères. Mais ici il n’y a pas de morales, au contraire : on touche parfois à une véritable justesse de la psychologie du couple. Sans être un chef d’oeuvre, le film restera certainement dans les mémoires comme l’un des plus clairvoyants de l’identité (et l’interrogation) sexuelle des femmes.
 
vincy

 
 
 
 

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