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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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A vif ! (Burnt)
USA / 2015
04.11.2015
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CAUCHEMAR EN CUISINE
"En tant que chef, il est comme les Rolling Stone !"
Deux ans après Un été à Osage County (qui a valu une nomination aux Oscars à Meryl Streep et Julia Roberts), John Wells revient remonté à bloc pour une virée dans les restaurants gastronomiques de Londres. Attention, ce film va vous donner faim.
Con et prétentieux
Que se passe-t-il lorsqu'un chef arrogant, endetté et anciennement addict tente de fonder le meilleur restaurant de tous les temps à Londres ? C'est à cette question épineuse qu'A vif ! tente de répondre. Pensé comme une véritable catharsis - voire carrément une thérapie de groupe -, le troisième film en tant que réalisateur de John Wells est une excellente surprise. Dès les premières minutes, le ton et le rythme sont donnés. Tout ira vite, Bradley Cooper sera partout et l'on se lèche les babines. Et si les choses ralentissent, c'est mauvais signe. Très mauvais signe...
Dans ce rôle d'anti-héros over the top, celui qu'on a vu récemment dans American Bluff, Serena ou encore American Sniper est tout simplement bluffant. Et ça, même ses détracteurs devront le reconnaître. Bradley Cooper grandit, mûrit et son jeu s'en ressent. Face à lui, la production n'a pas lésiné sur les moyens et a réussi à rameuter tout un panel de stars quatre étoiles. Emma Thompson se mue en psy version new age pendant que Sienna Miller s'improvise maman attentionnée et chef talentueuse. Matthew Rhys incarne un "3 étoiles" minimaliste et beauf. Daniel Brühl est un maître d'hôtel fou amoureux d'Adam (le personnage de Bradley Cooper). Enfin, Uma Thurman se la joue critique gastronomique perfide, quand Alicia Vikander est tout en subtilité et qu'Omar Sy se révèle plus retors qu'on ne le pense.
Hommage et rédemption
Sous un scénario finalement assez classique (l'anti-héros se réveille et doit faire face à ses démons), A vif ! s'avère être bien plus qu'un divertissement. Alors oui, le tout n'est pas sans rappeler i>, l'avant-dernier film de Robert Zemeckis. En effet, Adam Jones a tout à prouver. Il était au top, s'est retrouvé plus bas que terre et tente aujourd'hui de revenir sur le devant de la scène. Cela ressemble à#Chef sorti récemment. Ici, il y a des variantes qui évitent les redondances et clichés. Mais comme souvent, son passé n'est pas si loin. Bonne nouvelle : au lieu de sous-entendre que l'on peut passer outre ses erreurs, A vif ! suggère de les embrasser et d'en tirer les leçons qu'il faut. Grâce à des pointes d'ironie, beaucoup d'humour et un max de métaphores, le film de John Wells est un vrai régale pour les oreilles et yeux.
Visuellement, le tout est amplement maîtrisé. Les plans sont fluides et les coupes quasi-parfaites. Avec ses travellings et ses plans fixes de Londres, A vif ! nous donne l'impression de redécouvrir le berceau de Gordon Ramsay. Et il ne fait aucun doute que la ville y est carrément sublimée. En plus de courir dans un trois étoiles Michelin, on songerait même à prendre un billet d'Eurostar. Pas vous ? D'une durée parfaitement coupée au couteau (100 minutes), A vif ! est porté par un casting solide et une bande son bien choisie. Plaisir visuel, le film de John Wells réveillera vos papilles et vous redonnera foi dans les relations humaines. Vous êtes prévenus.
wyzman
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