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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Majo no takkyubin (Kiki la petite sorcière / Kiki's Delivery service)
Japon / 1989
31.03.04
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AU PAYS DE KIKI, COMME DANS TOUS LES PAYS...
"- Ah, les meubles, c'est comme les hommes, ça vieillit mal!"
Kiki est une lointaine ancêtre de Chihiro, une grande soeur d'Harry Potter. Sorcière pas très douée mais pleine de bonne volonté, fille féministe, déterminée mais aussi fragile et mélancolique. En un mot, irrésistible.
Courageuse, elle nous impressionne; vulnérable, elle nous rappelle qu'elle n'a que 13 ans. Miyazaki a ce don, rare dans l'animation, de savoir dessiner à la perfection des personnages aux comportements complexes, aux traits de caractères nuancés. Ce qui rend Kiki forcément très attachante.
L'auteur confère une dimension cinématograhique au film grâce au décor (une ville qui ressemble à Porto et Trieste à la fois), au mouvement (toujours cette obsession du vol dans les airs), et aux relations humaines intenses. Même si le rapport avec le chat Jiji est la plus intéressante de toutes. Le chat, par ses remarques, son dessin presque naïf, son tempérament, est excellent et mémorable. Dès qu'il ne parle plus, le film perd de son charme, mais pas de son dynamisme. Car le scénario a pris soin de bien écrire une histoire qui permette à Kiki de quitter l'enfance (et son confident Jiji) et d'entrer dans le monde adulte (avec Tombo). Des péripéties individuelles, des rencontres personnelles, Kiki va passer au stade suivant : un sauvetage héroïque malgré les facéties de ses balais.
Mais ces quelques rebondissements qui ponctuent le voyage initiatique de Kiki a deux mérites essentiels. Le premier est de placer les femmes au coeur du film. Les hommes y sont souvent dépeints comme des branleurs dragueurs frimeurs ou des employés. Les décideurs sont des décideuses. Ce qui nous conduit au deuxième atout : le dessin animé est une ode au labeur. Le travail, c'est la santé, et quand la santé deconne, le travail s'en ressent. A 13 ans, la gemine bosse comme les adultes. Et s'éclate à être utile pendant que les jeunes filles se pomponent et méprisent les vieux.
Il suffit d'un brin d'aventure pour que le film s'échappe dans les délires propres à Miyazaki, entre magie incroyable et imagerie impossible. Les animaux semblent nous parler. Et annoncent déjà les thèmes récurrents de l'auteur.
Nous voici emballés par cette histoire insolite . On regrettera juste le look vestimentaire très marqué, des personnages encore influencés par les séries animées des années 80 et surtout ce tic agaçant de vouloir faire rire les personnages pour un rien dès qu'une séquence se conclue. Ca rappelle les applaudissements enregistrés des sitcoms.
Que cela ne gâche pas votre envie d'aller voir cette Kiki de toutes les Kiki. Elle vous ensorcellera... vincy
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