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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Timeline
USA / 2003
21.04.04
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UNE BREVE HISTOIRE DU TEMPS
"- Il y a une chose pire que de mourir ici, c’est d’y vivre… "
Pas certain que l’œuvre du prolifique Michael Crichton se renouvelle au gré de la parution de ses nouveaux romans assimilable à de la photocopie industrielle. Elle semblerait même subir une usure évidente, un peu à l’image des personnages de cette récente adaptation, qui voient leur corps se dégrader au terme de l’accumulation de trajets spatio-temporels. L’écrivain ré agence une fois de plus les mêmes ficelles pour dénoncer la sombre menace que représente la science lorsque celle-ci se retrouve exploitée par une industrie ultralibérale et immanquablement peu scrupuleuse. La démarche est éminemment vertueuse encore que le discours simpliste verse souvent du côté du sensationnalisme ; mais le fond de commerce de Crichton est le grand public que voulez-vous. Visant le top du best seller, il ne s’encombre que très rarement de nuances sous couvert de faire dans la vulgarisation abordable par le plus grand nombre. Il faudrait comprendre par conséquent comme un mal nécessaire, le fait que toute épopée imaginée par le fortuné romancier finisse par s’apparenter ouvertement à un circuit dans un parc de loisir, un peu comme si l’ensemble de l’univers se résumait à Disneyland. Le mystérieux devient familier puisque perpétuellement domestiqué dans un zoo. La présentation sous cellophane épate au début (le très estimable Westworld réalisé par l’auteur et dans lequel Yul Bruner composait avec classe un cowboy robot revêche et tenace, semant la panique dans un centre de loisir futuriste), nous lasse avec Jurassic Park (dans lequel des dinosaures de synthèse revêches et tenaces, sèment la panique dans un centre de loisir futuriste) et finit par nous assommer avec cette nouvelle croisière vers l’étrange pas franchement orientée vers la plaisance. Car à force d’installer le spectateur derrière une vitrine en verrouillant perpétuellement l’action sur un rail de manège, l’instigateur de l’attraction relayé par une production peu inspirée, finit par coller tout le monde dans le wagon y compris les protagonistes de l’histoire. Du coup, si on excepte la nullité habituelle de Paul Walker qui ne surprendra donc pas ici, on aura rarement vu un casting aussi pressé d’expédier sa prestation et aussi peu concerné par les événements de l’intrigue dans laquelle il évolue. Le décor est pourtant chouette (Donner a exigé un beau château) et la reconstitution de premier choix jusqu’à ses moindres détails; mais rien ne compte au milieu de tout cela, pas même les bouleversements historiques (batailles homériques entre les anglais et les français). Le choix est clair, voyage dans le temps ou pas, nous sommes de toute façon dans le virtuel puisque loin de la maison. Revenir dans ses pantoufles sera donc la seule motivation du film, le reste (l’Histoire de l’Europe) pouvant bien sombrer dans un zapping soporifique mâtiné de quelques effets pyrotechniques pour donner le change du ticket de cinoche. Crichton aura beau s’enorgueillir de critiquer, contre quelques millions de dollars de droits cédés, la vacuité vicieuse de la société des loisirs moderne, Timeline ne sera qu’une goutte de plus versée dans un océan de productions consommables hollywoodiennes qui confère à l’indifférence la plus totale à défaut de rehausser les esprits…
petsss
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