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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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The In-Laws (Espion mais pas trop)
USA / 2003
09.06.04
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LE MAGNIFIQUE MAIS PAS TROP
"- Oui, ça va. Mais j'ai du gâteau dans le slip."
Ne nous éternisons pas trop. A priori, le film pouvait nous séduire puisque Michael Douglas et Albert Brooks sont loin d'être des deux de pique. D'ailleurs ça commence plutôt bien. Une parodie de film d'espionnage genre Mission : Impossible avec un Michael Douglas à la poursuite d'un diamant pas éternel : sa jeunesse. Nous avons même le droit à une musique d'un James Bond ("Live and Let die)". On s'y croirait. Prague et son repères de cocos, c'est désuet, mais on a presque de la nostalgie. Il ne nous reste plus qu'à acheter L'Huma. Nous voici plongé dans une comédie schizophrène et le scénariste n'a pas toute sa tête. Une comédie transgenre. Un mariage à Chicago, mais pas celui de votre meilleur ami. Deux mecs qui n'ont rien à voir ensemble mais qui vont s'adorer à la fin. Un méchant minable, pédéraste, ridicule, français. Tapette à beaux mecs. Là il faut vous replonger dans Le Magnifique (de Philippe de Broca), où le sadique de service a servi de modèle. A l'instar de Mariage Mixte d'Arcady (tout aussi bancal et raté), les pères ne savent pas gérer leur relation avec leurs progénitures, entre étouffement et absence. Bref, que du banal en conserve. A ne pas forcément conseiller aux femmes, aux gays et aux blacks.
Michael Douglas nous fait son show de super-héros bobo. Brooks joue les Woody Allen empâté. Tous tarés? Vous n'avez pas vu la mère, l'ex-femme de Douglas. Turner ayant trop grossi, ils ont embauché l'autre folle du cinéma hollywoodyen : Candice Bergen (toujours aussi belle). Habituée des seconds-rôles dans les mauvaises comédies américaines, elle sauve généralement les scènes de ses flops. Excentrique à souhait, elle joue une Goldie Hawn ultra-bouddhiste et libidineuse.
Bref, à voir cette bande d'aliénés, on se dit que l'Amérique est détraquée, virant à la névrose permanente. C'est d'ailleurs ce qui permet au cinéphile de commencer une théorie sur "le mariage, déclic symptomatique des révélations de l'inconscient collectif et individuel de la société américaine." Ca marche sur à peu près toutes les comédies finissant par un jet de riz. Ici, point de rire. Juste des catastrophes mal orchestrées (jusqu'au saut en parachute, effet spécial qui n'apporte rien de spécial si ce n'est l'effet de nous prendre pour des cons). Entre La Cage aux folles et Abbott & Costello, le film choisit un final à la Imamura : plein d'eau, complètement grotesque, et censé nous divertir. Le mariage coule à pic avec un héros qui tombe toujours mal.
C'est évidemment invraisemblable. Mais y avait-il un cinéaste dans la salle de montage? Au début du film, le transfuge russe demande une faveur, des billets pour aller voir Céline Dion. A la fin, on s'interroge : n'était-ce pas un message subliminal pour nous inviter à sortir de la salle? vincy
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