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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Laisse tes mains sur mes hanches
France / 2003
02.04.03
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MON MANEGE A MOI
"- Je vais me faire à l'idée.
- Tu vas te faire Hallyday? Tu le connais?"
Nul. Le film, il est Nul. Avec un N majuscule. On nous l'a dit tout l'hiver. Derrière une lettre (le N.) se cache le plus grand mystère de l'histoire. Chanchan fait ainsi mieux que Chouchou, qui ont Chacha en commun. On y rit, pil à la Lauby, angoissée par ses pattes d'oie. Faut pas. C'est joli une quadra qui a des rides de rieuse. Ca ajoute du charme. Elle : "Plus mon cul est gros, moins mon visage est ridé." Moi : "Faut mieux un bon cul qu'un visage sans personnalité."
Mais pour ceux au fond de la salle qui n'ont pas suivi, reprenons. Il était une fois ... Les Nuls. Un quatuor de la poilade devenu un trio désopilant. Ils ont alors commis l'irréparable : La Cité de la peur, comédie familiale qui n'a rien à voir avec l'ère Sarko. Le film fut, disons, drôle. Pour ceux qui aiment l'humour nullissime. Nous en sommes. Lauby fut la seule du groupe à ne pas avoir tenté la réalisation. Elle a mis du temps. Elle le valait bien. On est même contents (deux petites secondes....).
La guerre des trois n'aura pas lieu, mais des Nuls, elle est celle qui en a conservé tout l'esprit. Fidèle. Avec une touche féminine de romantisme. Des blagues à caca aux répliques raides, en passant par des jeux de mots foireux, la Chantal a clairement réclamé sa part d'héritage. Elle prouve là qu'elle maniait très bien le stylo quand elle était "nulle". Sauf le jour où elle l'a confondu avec son tampax.
Ce premier film a des défauts, mais pas beaucoup. Il est romantique et rigolo comme le clame l'affiche. Pour ceux qui ne connaissent pas ses morceaux de bravoures avec ses potes Les Nuls, certaines références risquent de tomber à plat. Elle en utilise tout le savoir faire : de l'absurde aux mots, de la parodie aux gags.
Son histoire de femme de 40 ans (et de leurs névroses) maquillent une obsession sociétale du rajeunissement. J'en ai perdu combien là? Elle s'est créée un entourage crypto-féministe-gay attachant et une belle histoire d'amour d'antan. Le film est à la fois un défi personnel mais aussi le reflet de son auteur, qui se définit d'ailleurs comme "la fée gentille, la célèbre fellation".
Hors, Chantal qui joue Odile, s'aime belle. Dégrainée, à défaut d'être "liftée". Du coup, le film est beau. Techniquement. Le directeur de la photo a opté pour le magique, la lumière des fêtes (Noël, fête foraine, boîte de nuit...), celles qui rendent les villes (et les filles) belles la nuit. Ici, on s'habille chic et mode. "De l'autruche et du python, c'est plus cher que du veau." L'autruche et le python, beau résumé du personnage d'Odile qui repère ses proies masculines pour mieux tournoyer autour, où se planquer la première difficulté venue.
Dommage alors que Chantal Lauby ne sache plus choisir entre l'humour et l'amour. Après nous avoir maintenu dans un rythme de grand huit, elle nous laisse un peu en rase campagne, étirant sa fin par des scènes inutiles (avec sa fille, notamment, la très jolie Armelle Deutsch). Cette partie coïncide avec la moindre présence de l'actrice Lauby à l'écran. Son film en souffre, jusqu'à sa réappararition "pinocchiesque".
Car elle ne manque pas de bonnes idées et son scénario tient la route jusqu'au bout, malgré quelques pannes d'essence très brèves. Dès que Lauby est à l'image, il y a bien fusion entre cette Odile et la Chantal. Si Chabat avait choisi le fantaisiste, Farrugia la satire, elle préfère les comédies de moeurs, sans caricatures, remplie de générosité. Laisse tes mains sur mes hanches est un hommage multiple aux westerns, aux stars hollywoodiennes aux cheveux gominés, à son propre public, à la culture méditérannéeenne, qu'elle soit gitane ou arabe. Et bien évidemment à son chanteur culte : Adamo, dont l'oeuvre oblige à nous poser des questions existentielles le jeudi soir : "Peut-on faire une soirée Adamo avec du Joe Dassin?" vincy
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