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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Life as a house (La maison sur l'océan)
USA / 2001
20.02.02
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SENTIMENTS EN KITS
"- Tu es en train d'inonder la douche!"
Cette Maison sur l'océan aurait pu être l'occasion d'une superbe métaphore cinématographique entre une reconstruction et une architecture. Au lieu de cette "image", nous vivons un film très classique, reprenant quelques thèmes d'American Beauty, sans la noirceur, mais avec une goutte d'eau de rose larmoyante.
Pourtant on sent que Winkler - producteur célèbre mais cinéaste banal - a eu quelques idées en lisant le scénario. Le film commence avec quelques audaces : un homme accusant son âge, se lève en slip kangourou et va pisser dans l'océan. On sent la névrose de l'homo urbanus et d'ailleurs le pétage de plomb ne tarde pas. Ce mal être est devenu monnaie courante dans un cinéma qui renvoie l'image d'une société ne supportant plus son vide existentiel.
On était donc en droit d'en attendre davantage sur un film qui flirte avec la mort, le passage de relais, les erreurs des uns et la rédemption des autres. Au lieu de cela, on cumule les poncifs, les bons sentiments et les morales un peu lourdes. Là encore, le cinéma hollywoodien n'étonne plus. L'absence de subversité, le déni de réalité, l'aspect lisse de ses productions, en font des oeuvres irréelles, qui ne transcendent rien. On aurait pu s'attendre à des scènes de cul (sujet obsessionnel) à la Solondz. On a le droit à des images dignes de Dawson Creek, collées à des allusions sexuelles d'ado. A défaut de rattraper le bonheur perdu, on désespère de cette civilisation californienne si matérialiste, faussement solidaire et finalement très solitaire. Sentimental et prévisible, ce mélo est sauvé par ses acteurs, les jeunes comme les vieux. On découvre Hayden Christensen et Jena Malone confirme son talent. Steenburgen sorte de Mrs Robinson lubrique et Scott-Thomas en pilotage automatique romantique illuminent les moments sombres. Kevin Kline domine la situation. Son jeu subtil anticipe chacun des comportements à venir. Son travail d'acteur en amont donne une réelle force qui comble souvent des séquences creuses ou inutiles.
C'est une belle histoire, celle de réconciliations. Certains trouveront à ce film un charme agréable, une émotion légère. Ce n'est déjà pas si mal, même si ça ne fait pas les grandes oeuvres. Finalement ce film est à l'image de cette Maison sur l'océan : un peu cliché, bien située, modeste, artisannale, trichant un peu, et faite avec pas mal d'amour. vincy
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