Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Calendar Girls


Royaume Uni / 2003

31.12.03
 



SANS VOILE MAIS AVEC QUELQUES VAPEURS





"- Vous êtes nue dans The Telegraph. Pouvez-vous me passer le bacon ?"

Comédie britannique certes. Et malgré leur nudité, aucun coup de chaud. Calendar Girls, tel qu’il nous est présenté, aurait pu être un bon téléfilm. Le scénario est efficace, les actrices toutes excellentes, les péripéties suffisamment cocasses pour poireauter devant la pub. Même les décors ont un aspect carte postale esthétique (les plus chères). Mais cela ne fait pas forcément un grand film de cinéma. Il y manque un souffle, une mise en scène, un regard. La réalisation colle trop au script et se repose avec fainéantise sur le talent des comédiennes.
Certes le moment n’est pas désagréable, à défaut d’être érotique, il reste charmant. Le film est un aimable traitement sur la condition féminine (celle des post-ménopausées). Tandis que certaines défendent le voile comme principe d’identité, ces dames provinciales revendiquent le droit de s’exhiber. Tout ça pour payer un Sofa confortable à l’hôpital du coin. C’est dire l’enjeu. Tout cela sert surtout de prétexte à raconter une histoire vraie, un fait divers au demeurant insolite mais futile. Et là, il aurait été intéressant de transformer la réalité. Plutôt que de nous servir une success story où David gagne toujours Goliath, nous aurions tant aimés vivre de grands sentiments pour une grande cause. Mais voilà. Notre époque veut que l’on ne s’intéresse qu’à des gens ordinaires (merci la télé réalité) pour des événements ordinaires.
Faisons les choses à notre hauteur, ne nous élevons pas. Preuve de leur triomphe, les dames font pèlerinage à Hollywood (avec une fois de plus Jay Leno en guest star, sans doute pour payer sa énième voiture de collection) et le film efface toute leur tournée européenne. C’est clair, le film est ciblé : les puritains, anglicans ou américains. Pas un bout de sein ou presque. Le comble sur ce film censé valoriser la chair (elle fait vendre après tout, c’est elles-mêmes qui le clament) et la beauté de la femme avant la période où elle se fane.
Dans cette ploutocratie, à fuir ou pour rire, le Yorkshire nous séduit mieux que ces femmes filmées platement, malgré des tours de poitrine aguicheurs. Bien sûr, nous sommes heureux de voir Helen Mirren dans une comédie (avec un rôle taillé sur mesure) et Julie Walters donne tout son talent pour faire vivre son personnage de veuve. C’était "le moment pour les déballer". Le scénario s’emballe de manière prévisible, jusqu’au final trop classique pour nous emporter. C’est un peu comme lire un très beau calendrier. En cela le film est réussi. Mois par mois, nous regardons les images choisies. Entre les mâles inquiets et les femmes taquinent, il reste quelques belles idées mal exploitées et notamment le fils ado d’Helen Mirren, perturbé par tant de libertinage.
De même, dans une Angleterre coincée mais adepte de la fille à poil en troisième page des quotidiens, il y avait matière à approfondir le débat sur l’éducation, la routine, les relations maritales, la sexualité et en clair l’émancipation des femmes. Car leur combat n’est pas gagné. Mais ici, peu de place pour le drame, ni même le mélo. Tout juste les deux copines se fachent-elles. Cela nous offre la meilleure scène du film : un duel au soleil dans un décor surréaliste de ville américaine des années 30, totalement vide, où les phrases ne font plus rire et les vérités blessent. C’est assez bien amené, et c’est évidemment très bien joué. C’est hélas mal filmé. L’humour anglais sauvera le reste. Faut ça pour un sofa. Mieux vaut regarder ça chez soi.
 
Vincy

 
 
 
 

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