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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Saint Ange
France / 2003
23.06.04
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MAUVAIS ESPRITS
« Fais attention aux enfants qui sont méchants ! »
Ca commence comme un bon thriller fantastique pour ensuite sombrer dans une banale Halloween party, célébrée à coups « d’esprits êtes-vous là ? ». Autant dire que, la première demi-heure passée, le scénario de Saint Ange perd définitivement son auréole. D’un point de vue artistique le film est pourtant parfait. La mise en scène magnétique de Pascal Laugier nous tient en haleine du début à la fin. Photo, mouvements de caméra, lumières, décors, illustrations sonores : tout est là pour nous absorber. Entre pesanteur, effets de flottaison et chorégraphie esthétique et opéra psychologique, Pascal Laugier fait bien plus que de nous offrir une simple mise en scène de genre.
Tension, suspense, mises en abîme, énigmes, mensonges, non-dits, jeu sur l’affect : en terme de narration, Saint Ange a bel et bien nombre d’atouts pour fonctionner. Point fort : placé en position d’attente permanente, on ne s’ennuie jamais. Problème : notre attente est entièrement vaine. A force de mystères et brouillages de pistes, l’histoire manque son propre cheminement. Il revient au spectateur d’interpréter et surtout de comprendre ces indices qui lui sont donnés au compte goûte. La deuxième moitié du film se résume à une partie de cache-cache évoluant au gré de coïncidences, certes curieuses et troublantes, mais quelques peu simplifiées. Le dénouement, quant à lui, bien que surprenant, ne nous éclaire pas davantage. Les dialogues en faible quantité n’y remédient pas. Un film fantastique, empreint de mystère et d’irrationnel, qui laisse libre notre imagination ; d’accord. Mais là, au final, on reste sur cette curieuse impression d’avoir manqué un épisode.
Pascal Laugier se serait-il perdu dans un trop plein des références cinématographiques ? On se pose concrètement la question. Entre héroïnes diaboliques, châteaux hantés, et cocons mères-enfants para-normalement harcelés, Saint Ange est une série de variations sur les films les plus éminents du genre. A force de croisements, il manque un certain dénominateur commun. Qu’est ce qui fait réellement courir Anna ? Quelle est la véritable histoire de Judith ? Au bout du compte, leurs intentions et personnalités même nous échappent. Généreuses, efficaces mais bloquées dans ce flou artistique, Virginie Ledoyen et Lou Doillon en font les frais. Reste cet unique fil conducteur : la sublime mise en scène de Pascal Laugier. Plutôt décevant. sabrina
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