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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Qui perd gagne !
France / 2004
23.06.04
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HORS JEU
« Jusque là, il risque pas de perdre. Il joue pas ! »
Qui gagnera ? Qui perdra ? Deux questions. Réponses après 92 minutes de mises au tapis. Qui perd gagne ! est en tous points une partie de poker où bluff, farces et attrapes semblent avoir été de rigueur des les prémices du projet. Amour, gloire, fortune, génie intellectuel, manipulations et même vengeance. Rien que ça. Au jeu des créations fantasmagoriques, Laurent Bénégui aura au moins tenté sa chance. Excepté la mise en scène énergique, pour se divertir, il faudra attendre son prochain film. A défaut d’enjeux qui tiennent la route plus d’un quart d’heure, celui-ci est un imbroglio sous-intrigues artificielles - dans le meilleur des cas anecdotiques - validées à coup de spéculations scientifiques.
Arguments de légitime défense : quelques formules mathématiques, deux trois flics en blouses blanches, un laboratoire de police (la brigade des jeux) à la Minority Report où il faut bon enquêter sur toutes combinaisons possibles du loto. « J’attends que la roue tourne », dixit Jacques, dans une séquence clé du film. Pour ce qui est de l’attente, aucun doute : le spectateur est le premier concerné. Non pas que l’histoire manque de rythme ou soit trop prévisible mais, déviant dans tous les sens, elle passe à côté du principal : des bases et personnages un temps soit peu crédibles puisque, au final, même le couple Jacques/Angèle nous parait sans fondement. Lui, Jacques (Thierry Lhermitte) : un surdoué hypermnésique accroc aux jeux d’argent et tricheur repenti. Elle, Angèle (Elsa Zylberstein) : agent de la brigade des jeux, traqueuse de fraudeurs. Entre contradictions professionnelles, désaccords amoureux et personnalités hermétiques, rien d’étonnant à ce que leur couple batte de l’aile. Au début efficaces en terme d’action, les deux comédiens finissent par slalomer d’une mésaventure à l’autre sans réellement nous convaincre. Maurice Bénichou, quant à lui, pâtit littéralement de son personnage. Un prof de maths pantouflard, présumé escroc ; à fortiori célèbre millionnaire. Arrive un moment où rien ne va plus dans ce flot de surenchères. A l’écriture, deux trois calculs d’improbabilités auraient suffit à relancer le film. Faute de rebondissement, seule une séquence en replay parvient à le dénouer. Rien de très renversant. Sabrina
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