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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Monsters Inc. (Monstres et cie)
USA / 2001
20.03.02
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LE ROND, L'HIRSUTE ET LE GLUANT
"- J'ai hâte d'avoir le DVD en cassette !!"
Autant le dire tout de suite, il est difficile à la vision de Monster Inc de ne pas laisser poindre une petite note de déception. Non pas que ce nouveau film infographique soit raté, il bénéficie au contraire de toutes les qualités qui ont fait la renommée internationale des studios Pixar, mais il n'intègre pas l'évolution que l'on serait en droit d'attendre de la part d'une équipe de créatifs qui a fait preuve depuis plus d'une dizaine d'années d'une puissance imaginative considérable. Lasseter et ses sieurs n'ont pas perdu la main quand il s'agit de mettre en scène une séquence de pure comédie burlesque, leur regard critique et railleur qui leur permet de retranscrire dans le mouvement de leurs petites créatures farfelues et virtuelles les plus authentiques traits de notre humanité. En poussant leurs logiciels dans leurs derniers retranchements ils parviennent même à atteindre des sommets de dynamisme de l'image lors d'une séquence finale virtuose constituée de claquements de portes dignes des poursuites des personnages de l'âge d'or de la Warner et des maîtres du cartoon passés à la postérité :Tex Avery et Chuck Jones. Seulement voilà, il y a cet agacement de voir que bien qu'ayant rangé leurs précedents produits dérivés dans leur coffre à jouet, les créateurs de Toy Story n'ont pas su quitter leur chambre d'enfant mais ont juste glissé sur le parquet du côté du placard. Sécurité marketing pour satisfaire le business Disney? Ou simple difficulté à franchir un seuil? De Knick Knack à Tin toy, le jeu et l'enfance est la marque de fabrique de Pixar. Si l'univers des petits ne les empêche pas de raconter des histoires qui touchent les plus grands de par leur profondeur et leur universalité, il pourrait bien en revanche nuire à leur développement artisitique.
Pete Docter souhaite nous montrer des monstres? Soit, mais pourquoi ceux ci doivent ils nécessairmeent ressembler autant à de vulgaires joujoux - néanmoins hautement sympathiques? Le savoir faire a ses limites et nos amis semblent finir par en être prisonniers. Le design des personnages est criticable. Bob? Un œil et deux pattes, Sulli? Une grosse peluche tachetée évoquant un vague mélange de nounours et de bête de la belle version Disney. On a connu plus marquant. La tendance se renforce quand apparaissent les personnages seçondaires… Protoplasmes informes sur lesquels quelques yeux et membres divers paraissent avoir été plantés de manière plus ou moins aléatoire par un logiciel conçu par Monsieur Patate lui même. Le jeu des animateurs est bien là. Mais l'ambition innovatrice non. Le design poli du bestiaire de Monster Inc. souffrira énormément de la comparaison avec L'étrange noël de Mr Jack de Henry Selick et Tim Burton, qui avaient su concilier l'humour poétique et la pertinence plastique. A la rigueur même les créatures diaboliques du premier Toy Story révélaient un véritable engagement dans la recherche formelle. Ici tout devient fortement redondant, uniformisé, au point que même la petite Bouh et les autres enfants finissent par ressembler eux mêmes à des poupées peu crédibles (les joueurs d'échec du court métrage Geri's game étaient pourtant prometteurs en matière d'innovation sur les expressions humaines).
Les efforts de l'équipe de Pixar sont peut être beaucoup plus visibles dans les espaces en mettant en place des décors particulièrement bien rendus et éclairés.
Monsters Inc reste en tout cas un divertissement hautement recommandable. Il comporte son lot de rires, d'émotions et de rêves qui ne peuvent qu'engendrer un plaisir de spectateur bien réel. Il y aura pourtant un parallèle à faire entre "For the birds", le nouveau court métrage hilarant de Pixar, projeté en ouverture de Monsters Inc. Certes le format condensé se prête plus à l'audace et à l'efficassité, mais il renvoit néanmoins irrémédiablement le long métrage qui suit au stade de l'académisme précoce. For the birds est une promesse qui pousse à l'optimisme. Promesse qu'en faisant abstraction de la lourdeur de la production numérique et des contraintes du marché, l'équipe de chez Pixar possède toujours cette fraîcheur qui leur laisse envisager la possibilité de nous surprendre encore. petsss
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