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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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About a boy (Pour un garçon)
Royaume Uni / 2002
13.11.02
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IL(E)S
"- En fait, la vie de quelqu’un est une sorte de jeu télévisé. Je suis la star de The Will Show et ce n’est vraiment pas un feuilleton."
Jusqu’à présent nous étions bombardés de personnages féminins trentenaires angoissés de ne pas trouver leur prince charmant. Coup sur coup, avec Juste un baiser (Italie) ou About a Boy (Royaume Uni), voici les affres existentialistes des mâles incapables de s’engager.
Avec Hugh Grant en star, il ne faut s’attendre qu’à une comédie cynique et sentimentale, où il prolonge ses rôles de Notting Hill (solitaire), Bridget Jones (salaud), 4 mariages et un enterrement (romantique)... Il approfondit les variations sur le même thème, et avec quelques rides, gagne en intensité. Dans ce film, il est clamé que chaque homme est une île. Grant rêve donc d’être Ibiza. Oisif, remplissant sa vie de loisirs, futilités et de superficiel, libidineux... un être creux qui refuse d’être parrain d’un bébé, sous prétexte qu’à sa majorité il serait tenté de la dépuceler.
Une telle lucidité sur soi devrait être récompensée. Evidemment, la société ne peut accepter ce discours. Dommage... Le film va donc chercher un compromis entre la " sagesse " populaire et la marginalité de quelques êtres perdus dans leur différence. Si la fin se démarque des happy end hollywoodiens moralistes et déjà vus, le film, dans son ensemble est chaotique et inégal. L’histoire de ces deux mecs si libres qu’ils s'égarent dans un système si oppressant aurait pu être et il l’est parfois un superbe portrait de gens bizarres, attachants, et paradoxalement ordinaires. Une sorte de 7 ans de réflexions des temps modernes. Les répliques sont aussi cinglantes et les sous entendus freudiens que dans un Billy Wilder. L’humour noir anglais fait des merveilles et contribue fortement à nous faire passer un bon moment en compagnie de ces barges en marge.
L’absurde peut s’en mêler : l’union des deux hommes se fait sous le signe d’un canard tué avec une boule de pain. Il y a plus rationnel. A ce titre, le choix du jeune comédien, Nicolas Hoult, est adéquat : ni beau ni moche, inquiétant ou tourmenté, adulte ou enfant, son visage se modèle aux situations avec une facilité évidente.
Ce journal de Will se divise ainsi en deux parties. Une première très rythmé, très dynamique où les quiproquos et les drames alternent. Le second chapitre est plus maladroit, naviguant avec difficulté entre les contradictions de chacun. La tension se relâche parfois. La voix off devient pesante, nous rendant distant de cette histoire pourtant chargée en pathos et en dérision. Le film cherche alors une répondre pour résoudre une équation. La solution n’est pas dénuée d’intérêt. Mais les quelques longueurs nous empêchent de nous y faire succomber.
Il reste un charme à avoir profiter de ces impertinences héritée d'Oscar Wilde. Du vide spirituel qui nous envahit tous, les auteurs abordent brièvement l’identité masculine, grand enjeu du siècle, avant de nous entraîner sur le rôle de l’individu dans le groupe. La partie la plus habile est sans aucun doute la générosité obligée pour sauver le personnage de Toni Colette ; tandis qu'on a du mal à saisir la relation amoureuse avec Rachel Weisz, trop éludée. Ce n’est sans doute par pour rien que le final n’est pas un baiser sur fond de coucher de soleil mais plutôt un repas collectif.
About a boy est à propos de nous tous, qui cherchons un sens à une vie désordonnée, qui ne ressemble en rien à celle qu’on a voulu nous faire croire. Le film est tout aussi bordélique que ces personnalités, ces tempéraments un peu fous. C’est déjà beaucoup en ces temps moroses de comédies préfabriquées. Vincy
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