Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Ni pour ni contre (bien au contraire)


France / 2003

05.03.03
 



LE POLAR JEUNE





"- A cet instant précis, deux routes s’ouvraient devant moi : une bonne et une mauvaise. J’ai pensé que la mauvaise était la meilleure à suivre. "

Ne jamais se fier aux apparences. La belle est souvent plus venimeuse qu’il n’y paraît et le voyou plus sensible qu’on ne le croit. Telle est en substance la morale de cette descente aux enfers en règle signée Klapisch ou l’histoire de malfrats à la petite semaine qui se perdent en risquant " le casse de leur vie ". Le réalisateur se joue des frontières entre le polar et la comédie, le bien, le mal, la cupidité, l’amitié et l’honneur... Il est intéressant de voir comment la fascination pour l’argent et la violence peuvent pervertir une jeune fille bien sous tous rapports, une " mademoiselle tout le monde " qui se retrouve avec entre les mains, le pouvoir de séduire et de détruire. En somme, Ni pour, ni contre donne à voir un parcours initiatique inversé, à l’image de Sur mes lèvres, où les brimées et les exclues rendent coup pour coup en apprenant les mauvaises manières auprès des " mauvais garçons " qui les fascinent.
Une transformation qui donne à Marie Gillain l’occasion de se servir de toute une palette d’émotions. La comédienne est juste mais son jeu manque quelque peu d’épaisseur, à côté de l’excellent Vincent Elbaz qui retranscrit parfaitement l’ambivalence du chef de bande, tour à tour dur et faible, aspirant à croquer dans la vie facile des nantis sans toutefois arriver à trouver un sens à la sienne. La prestation de Zinedine Saoulem apporte au film une touche de gaîté avec ses chorégraphies sexy. Il se déhanche avec ses danseuses au rythme des "un, deux, trois, touche tes seins, quatre, cinq, six, t’es belle et tu le sais !" On retrouve cette ambiance " joyeuse bande " si propre à Klapisch, qui implose quand l’argent vient à manquer. La comédie policière verse alors franchement dans le film noir. Le mélange des genres est enrichissant mais nuit par moments à la cohérence de l’intrigue. En filigrane, ce film traite des rapports pernicieux entre l’univers criminel et le cinéma qui l’esthétise. Ce n’est pas un hasard si Caty entre dans le gang, caméra au poing. Et le cinéaste de filer la métaphore : pendant que les hommes rechargent leurs flingues avant les braquages, elle introduit une cassette vierge dans sa caméra... Ni pour, ni contre marque un tournant réussi dans la filmographie de Klapisch.
 
vanessa

 
 
 
 

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