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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Pecker
USA / 1998
02.06.99
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NETTOYAGE A SEC
"- Shelly, je t'aime plus qu'un Kodak!"
Pecker est un de ces petits films charmants, simplistes, légers et à la conclusion inévitablement « happy ending ». John Waters nous avait habitué à plus mordant, plus satyrique, plus provocateur.
Cependant, ne boudons pas notre plaisir, ce Pecker nous enchante , sans nous bluffer. Serial Mother, le précédent opus de Waters, signait déjà un virage en douceur vers un cinéma plus conformiste, plus conventionnel, bref plus sage.
Esthétiquement on y gagne. Les fans seront, en revanche, un peu déçus, par cette imagerie si classique.
Le cinéaste de Baltimore n’a pas perdu la main. Un casting impeccable - Furlong adorable, Ricci toujours géniale, Lili Taylor perfect - jusque dans les seconds rôles, donne une couleur à la fois excentrique, ordinaire et juste au film. L’histoire en elle-même peut paraître banale - un artiste provincial dévoré par les snobs de New York - mais sa dérision dans les dialogues, sa précision dans les portraits, en font une petite oeuvre iconoclaste intéressante...
On regrettera peut-être le gramme de méchanceté de Serial Mom. On reprochera sans doute l’overdose de bons sentiments du final. On essaiera de se faire à la naïveté du scénario. Mais Pecker a beaucoup à voir avec Waters. On comprendra mieux d’où vient la perversité et le dandysme du personnage public et de ses films, sa curiosité envers les gens, leur folie.
Pecker c’est comme un docufiction sur deux milieux , l’un prolétaire et l’autre élitiste, et dans les deux cas enfermés dans leur ghetto. On aurait aimé plus de cynisme, plus de critique. Mais la dernière provocation de John Waters n’est-elle pas d’avoir fait un film grand public? vincy
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