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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Playing by Heart (La carte du coeur - Dancing with architecture)
USA / 1998
11.08.99
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PLAYING BY ART
"- N'insulte pas mon intelligence!
- Ton intelligence pour l'instant fait défaut..."
Au départ, on pense à un puzzle Altmanien, à une de ces chroniques alléniennes, ou encore à cette déstructuration à la Blier. Certains y verront même un parfait manuel de l'actor's studio, un cadeau de scénariste à des acteurs tous excellents, un répertoire de personnages aux petits désordres amoureux (cf Your friends and neighbors, Grand Canyon, Cuisines et dépendances...).
Il y a bien un peu de tout ça, mais le mélange a une toute autre saveur. Des couples, a priori différents et n'ayant rien à voir ensemble, vont essayer de réparer, construire, sauver une relation amoureuse. Chacun à sa manière. La première force du film est de montrer plusieurs générations, "dealant" avec l'amour de façon différente.
Les transitions sont habiles, parfois contrastées (comme le jour et nuit), parfois précises (un bouquet de fleurs, un geste...). la mise en scène, sans être remarquable, est soignée et donne la part belle aux acteurs. C'est la seconde force: le casting, disparate, a une cohérence indiscutable, et fusionne avec naturel vers un final "jubilatoire".
Avec des histoires mêlant l'anecdote qui prend les proportions d'un drame et les tragédies remises à hauteur d'homme, le scénario capte l'attention du spectateur du début à la fin, notamment grâce au rythme d'un montage efficace et de dialogues bien écrits (même si ça déplaira à ceux qui n'aiment pas l'humour de séries comme "Friends" ou "Mad About You").
Sur un mode léger (on est en Californie), ces scènettes s'enchaînent avec un plaisir réel, s'offrant au passage quelques vérités sur le comportement de l'homo citadinus richus (personne ne meurt de faim et tout le monde est bien logé, sans parlé du chat, du chien...).
Quelques problèmes répétés de raccord gâchent parfois la fluidité, techniquement parlant. De même l'optimisme du film énervera les grincheux et autres mysanthropes.
Mais ne faisons pas la fine bouche devant ces grands numéros de comédiens. De toute façon parler de ce film, c'est comme danser à propos d'architecture... vincy
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