Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Pleasantville


USA / 1998

17.02.99
 



C'ETAIT MIEUX AVANT?





"- C'est une nouvelle TV. Elle ne marche pas sans télécommande... "

Pleasantville est une de ces productions américaines divertissante, attendue, et basée sur sa maîtrise visuelle. Contrairement à What Dreams May come, le film possède un scénario intéressant, quoiqu'inabouti, et beaucoup moins mièvre qu'il n'en a l'air.
Visuellement réussi, cette première oeuvre de Gary Ross se penche sur une certaine Amérique. Une Amérique stéréotypée, quelle que soit l'époque. Aussi pas de blacks, pas de gays, pas d'handicapés. Bienvenue dans un monde de blancs bourgeois chrétiens et matérialistes.
On parle ici d'un plongeon dans une série TV années 50 où Hélène et les garçons passerait pour une névrose "woodyallenienne". Tout y est immaculé, pur et innocent. Tout le monde gagne. Un univers aseptysé de nos vices, où les valeurs vichystes (travail, famille, pleasantville) feraient lois. Beau portrait d'une Amérique dominante et sûre d'elle, optimiste et rayonnante.
A contrario, rien ne va dans les années 90; le bordel est constant. Chacun est isolé dans son monde, se tape une névrose ou une fuite psychologique. Les profeseurs parlent de monde compétitif, de statistiques déprimantes, de prévisions vous donnant des envie de suicide.
En mélangeant 2 caricatures d'américains (le nerd pathétique et sa soeur-macheuse-de-chewing-gum) version 90s (comprendre: le raté intello fan de séries nostalgiques et démodées et la nympho vulgaire et ignarde) au gentils-Américains-naïfs des années 50, Gary Ross nous faisait le coup de Retour vers le Futur.
Mais ici point de science-fiction. Nous sommes dans une étude d'évolution du comportement (qui se traduit par la colorisation des éléments). Et Gary Ross, fait habilement dégénérer le cocktail. D'une sitcom politically correct, on atterrit dans un procès d'une certaine Amérique, celle qui nous a bercés d'illusions, qui a rendu les enfants de Baby-boomers si névrosés. Ross n'évite pas quelques facilités scénaristiques - le Tribunal comme final par exemple.
En tendant le miroir, il explore par métaphores des sujets comme la ségrégation raciale, la religion, la censure... hélas souvent à coup de clichés.
Caricatural ou pas, le film vaut surtout pour quelques scènes superbes, avec en premier lieu celles de Joan Allen (maquillage, démaquillage, masturbation...), de loin au dessus du lot dans ce casting pourtant bien typé. Evidemment, les effets visuels en mettent plein la vue.
Romantique et mièvre, moraliste et manichéen, Gary Ross n'a pas eu assez de cynisme avec un sujet en or comme celui-là. Une vison presque trop stérotypée de cette Amérique-clichée. La justice et la démocratie triomphent. La liberté gagne. Et Pleasantville côté 50s s'améliore, progresse, rentre dans l'ère moderne et s'ouvre sur le monde.
En revanche les années 90 sont perdantes. Comme si Pleasantville ne cherchait qu'à guérir les blessures des baby-boomers, sans trouver de discours rassurant pour leurs enfants...
 
vincy

 
 
 
 

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