Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Agat  



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Mon père est ingénieur


France / 2004

18.08.04
 



MON COUSIN EST POLICIER

Le livre Bye Bye Bahia



« - On arrête ou on continue ? – …On arrête. »

Mon père est ingénieur joue sur trois tableaux. En clair, le récit est développé sur trois différents temps enchevêtrés : l’histoire de Jérémie essayant d’éclaircir le mystère de la syncope de Natacha, les longs flash-back qui procèdent à la fois, de cette investigation et de sa propre rétrospection et enfin le récit biblique. Le film commence, avec un train de sénateur, par ces images d’Ascaride et Daroussin, assez lourdement déguisés en Marie et Joseph, échouant dans un entrepôt désaffecté. A vrai dire, la musique de cette scène, sirupeuse et convenue, rythmant les interminables traînages de savates des deux héros, en font une épreuve assez rébarbative. Passons sur la voix off articulant suavement un texte qui décrit Ô combien la beauté des nuages nous fend le cœur. Une fois la scène introductive éreintée, on découvre avec une stupeur tranquille que la délicieuse Ariane Ascaride, Natacha donc, est plongée dans un profond sommeil éveillé. Rassurez-vous, le doux accent méridional est de la partie puisque, oui, le parent est volubile (heureusement, Jean-Pierre Darroussin, lui, courbevoisien notoire, ne persiste pas dans son imitation du marseillais).
Autant le dire tout de suite, le film n’est pas une grande réussite. Mon père est ingénieur est la vraie première œuvre stylisée de Guédiguian. La mise en scène n’est plus exclusivement dirigée vers le naturalisme et la transparence du récit. En premier lieu, c’est le croisements des trois histoires qui brouille la linéarité presque téléfilmique, habituelle au réalisateur. Rarement, le passage d’un temps à un autre se fait avec légèreté. Les séquence de Pastorale, surtout, sont empotées et ennuyeuses et l’esthétique qui s’en dégage est assez loin du lyrisme recherché. Lors des séquences du « présent », de longues minutes sont assignées aux déplacements de personnes, de véhicules, etc. L’œil, pourtant bienveillant, du spectateur doit accuser un léger ploiement, lorsqu’il lui est infligé le processus intégral d’une mise de disque dans un lecteur. Les morceaux pop, tristement choisis, qui s’en dégagent subséquemment, finissent d’avoir raison de notre bonne volonté. Un ennui assez inégal finit, alors, par gagner notre attention. Un ennui discontinu donc, voire saccadé, attendu que les scènes dialoguées restent parfaitement recevable. En effet, même s’il manque globalement d’humour et d’originalité, le conte social attire notre attention. L’aphonie de Natacha contient même un certain mystère qu’il conviendrait de découvrir avec intérêt. Hélas, le décorum artistique gâche un peu la sauce.
La forme toute entière est contaminée par cette ambition nouvelle. Les longs panoramiques circulaires manquent assez largement à leur vocation expressive. Ce ton auteuriste est au service de l’impérissable thématique de Guédiguian. En communiste convaincu désabusé et catholique nostalgique, il ne prêche plus et ne fait plus que montrer ce en quoi il a cru. Triste programme pour un film.
 
axel

 
 
 
 

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