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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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7 ans de mariage (Sept ans de mariage)
France / 2003
25.06.03
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PARTIES, CULS ET LES MATEURS
"- T’as pas besoin de me faire miaou pour me plaire."
Quand Billy Wilder comptait les années problématiques d’un couple, cela donnait déjà 7 ans.
Pour réfléchir.
Aujourd’hui, clairement il faut agir, au sein même du mariage. Age fatidique donc, où Bourdon a le bourdon avec son bidon et Frot frôle la fragile folie de celles qui ne voient pas le temps filer. Et déjà là, il faut mettre un bémol aux préjugés. Car ces Français quelconques (ce qui les rend plus intéressant pour les observateurs que nous sommes) ne sont ni un ex-trublion des Inconnus ni une dilettante fanfaronne de plus. Là nous sommes davantage immergés dans les affres libidineuses d’un Nettoyage à se (le film plus âpre d’Anne Fontaine), avec une orientation clairement grand public.
Avec un sujet très actuel, un point de vue rempli de noirceur et de désespoir, Bourdon parvient pourtant à nous faire sourire, à nous captiver et même à nous emporter dans ses tourments existentiels (assez basiques, mais révélateurs d’un mal-être classique). Certes, il n’y a pas de désir réel, l’érotisme n’est ici qu’un spectacle (au mieux) ou des brèves images calibrées pour un passage télévisé formaté, mais on ressent toute cette détresse de la déchirure d’un couple qui ne s’aime plus charnellement, physiquement. La détresse psychologique, par conséquent, n’est pas loin. Et le moindre des mérites de cette comédie de moeurs pas très joyeuse, mais presque jouissive, est bien de nous inviter à cet étalage freudien sans nous ennuyer.
Citant tour à tour les revues sexo-scientifiques (dont il faut savoir se moquer) et un roman de Houellebecq (le très approprié "Plateforme"), visitant les clubs échangistes faussement chics comme les sex-shops criards de Pigalle, Bourdon n’épargne aucun angle de vue à son sujet. La mise en perspective est la plus générale possible, du voyeurisme à la fenêtre au surf sur Internet. Même l’homosexualité n’est pas oubliée, même si elle a des allures légèrement caricaturales. Cependant, Bourdon tient son scénario du désir à la déprime, du début à la fin, avec un joli talent de narrateur. Le message final, avec ses tonalités amères, nous livre un défilé d’âmes solitaires (ceux qui se trompent, qui mentent) et une morale presque "conservatrice" sur le besoin du couple. C’aurait pu être "réac". Mais vu l’itinéraire initiatique pour y parvenir, on peut comprendre qu’ils aient envie de simplicité, après s’être retrouvés. Au moins, ils ont reconstruits quelque chose. Parce qu’il y avait de l’amour.
C’est en ce sens que 7 ans de mariage est un film romantique, amoureux, sensible, et familial. Car la véritable réussite de Didier Bourdon se situe dans les portraits de famille, décomposés, recomposés, mixtes, bancals, unis. De la lolita pré-ado au frère pédé, du papy esseulé à la belle famille hypocrite, des amis aux clients, de la concierge à au vendeur de vibro-masseur, tous sont attachants et sonnent juste. Chacun voit sa sexualité à sa porte. Il identifie bien la relation entre la classe sociale et l’éducation sexuelle. Et Bourdon filme ça avec une certaine distance, voire une forme de compassion.
Hélas, le rôle de critique est parfois ingrat et nous devons reprocher à 7 ans de mariage d’avoir aussi quelques vices (de forme). Pourquoi ne pas avoir eut plus d’ambitions esthétiques ? Peu séduisant, le film a l’image trop granulée, des séquences dans le chaud Paris trop vidéastes, et ne nous emmène jamais dans les rêves étranges de Catherine Frot. On les imagine pourtant comme elle : sexy et rigide, attirante et frigide, entre bal costumé et uniforme de banquière. Pourtant on sent que le film glisse subrepticement dans un onirisme qu’on aurait aimé plus "bandant". Cela empêche le film de décoller et de se démarquer, artistiquement comme techniquement.
Ne boudons pas le plaisir de voir de très bons acteurs jouer dans un scénario qui va un peu plus loin que l’air du temps, et ce, sans populisme. Plus cynique qu’on ne le croit, 7 ans de mariage est un acte de foi sur le changement, la communication, le dialogue dans le couple. Une thérapie jamais inutile qu’on pourrait résumer ainsi : "Et la tendresse, bordel ?" vincy
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