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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Se souvenir des belles choses
France / 2002
09.01.02
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J'AI LA MEMOIRE QUI FLANCHE
"- Tu es gentil Philippe, ce n’est pas un sujet qui me rend calme."
Avec sa première réalisation, Zabou Breitman nous offre un film simple, joli et émouvant. Se souvenir des belles choses, combinant histoires de malades et histoire d’amour, est de bout en bout un film très près de ses personnages. La caméra semble flotter avec beaucoup de tendresse autour des acteurs et donne au film tout entier une touchante dimension poétique. On ne peut s’empêcher de s’attacher à ces malades un peu perdus qui semblent parfois si près de l’enfance. Isabelle Carré en tête, détient là un premier rôle à sa mesure et révèle, avec une luminosité inouïe, un jeu extrêmement nuancé, lunaire et bouleversant.
Mais la plus grande réussite du film reste son rapport à la mémoire. La mémoire douloureuse de Philippe qui ressurgit ; celle de Claire qui s’enfuit peu à peu, avec les mots qui s’effacent, d’autres qui s’inventent. Certaines scènes sont d’ailleurs assez tragiques : lorsque la maladie s’aggrave et que les choses quotidiennes les plus simples deviennent on ne peut plus laborieuses (faire un gâteau, acheter du pain...). La mémoire et l’identité sont ainsi omniprésentes et la réalisatrice parle avec beaucoup de subtilité de l’importance du passé, de la mémoire individuelle et collective dans la substance de chaque personne. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si l’anonyme Zabou s’est transformé récemment en Zabou Breitman, retrouvant ainsi le patronyme que son père avait lui-même abandonné. La très jolie scène des amants juifs qui sont réunis après des années de séparation semble alors n’être qu’un attendrissant hommage à une judéité retrouvée. laurence
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