Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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A Simple Plan (Un plan simple)


USA / 1998

24.03.99
 



MORT OU RICHE





"- Personne ne te croierait capable de faire ce que tu as fais."

Le film n'est pas sans rappeler Fargo, des frères Coen (lointainss cousins cinématographiques de Raimi): la neige, le polar, les ploucs... Mais ici l'humour noir devient simplement un film noir. Le décor, les corbeaux, l'atmosphère sanglante et morbide ressemble bien plus à certains clips de Mylène Farmer (période L'Autre) qu'à l'esthétique délirante des Coen.
Un Plan simple est une machination fatale qui commence avec un butin et finit avec un assassin. L'être humain, profondément matérialiste en ces temps de sur-consommation, réellement égoïste, peut devenir violent. Constat pas très neuf pour cet animal intrasèquement bestiale. Le but n'est plus un territoire ou une femme, mais du pognon.
La mécanique est implacable, la spiral s'enchaîne impeccablement et le thriller vire au carnage annoncé. Pas tant sur le plan cadavres, mais plutôt au niveau mental. Car oui, il y a des morts, des innocents, des flics, un escroc, un couple, etc... Et tout innocente le coupable "malgré lui". Mais là où Raimi apporte une dimension supplémentaire au film - et d'ailleurs opère un virage dans son oeuvre - c'est en ajoutant un paramètre psychologique à ce classique très westernien du fric et des flingues.
C'est dans le duo Paxton-Thornton que tout le film se révèle. Les deux frères sont liés par le sang, mais éloignés par leurs vies. Le jeu des comédiens y est pour beaucoup, leur fraternité est plus que crédible, aussi bien dans l'irrationnel qui les unit, que dans les faits qui les distinguent. C'est aussi grâce à eux que ce polar prend de l'épaisseur, et s'insinue dans le territoire émotionnel, jusqu'à cette fin déchirante, cruelle, qui fait basculer le film dans un coma lent et irrémédiable. Où les deux survivants - nous ne vous diront pas lesquels - finiront morts vivants. Tout le contraire de la filmo de Raimi qui du coup renaît de ses cendres.
 
vincy

 
 
 
 

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