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Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Tanguy
France / 2001
21.11.2001
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LES TRIBULATIONS D'UN FRANçAIS EN FRANCE
"- Tous les indicateurs sont au beau fixe."
La vie n'est pas un long fleuve tranquille pour les parents. Ils finissent souvent déprimés, sur les rotules, harcelés par le destin qui s'acharne, victimes de trop de générosité et de gentillesse, et ce, dans chacun des films de Chatiliez. Il sont toujours malmenés. Et Tanguy ne fait pas exception.
Le réalisateur connait les sujets dans l'air du temps. Il offre un reflet exact de la France d'aujourd'hui, déformé par les ressors du comique. Une observation parfois burlesque qui fait penser à l'absurde social de Tati, avec la précision d'écriture d'un Veber. Ici, on frôle La Guerre des Rose. C'est à qui détruira l'harmonie de l'autre. Même dans le pastiche ou l'excessif, le film fonctionne parce que Chatilliez ne s'empêche pas de filmer l'amour qu'il y a dans cette famille qui veut se faire mal pour leur propre bien. Il y a toujours une phase de réconciliation, au final, un voyage qui permet de changer d'air, de s'aménager cette nouvelle vie. La côte d'Opale, les Alpes ou le Gers...
Ici, on nous emmène à Pékin - ville olympique bien laide et très contemporaine - pour démontrer que l'unité familiale n'a pas besoin de lois pour être accomplie de facto. L'empire du milieu pour un final pragmatique.
Les personnages sont trucculents. Les parents, formés par ce duo d'habitués Dussollier / Azéma, sont excellents dans leur acharnement comme dans leur affection. Le fils, bien choisi, n'a pour armes que son intelligence et sa sensibilité. Il coupe le cordon tellement tard, il sort si violamment de son cocon, qu'il en est touchant, malgré ses diplômes, sa sexualité vivace et son âge. Il y a aussi la grand mère, un monument de lucidité et de franchise, et donc d'humour.
Cette comédie, la plus drôle de l'année, repose sur des dialogues ponctués de proverbes chinois d'un côté, de dictons ou d'expressions populaires de l'autre. Les répliques puisent dans ce conflit culturel, où le surréalisme est créé à partir de situations où l'on se reconnaît et d'instants purement cinématographiques. On ne prend jamais parti, non plus. Azéma, topissime en indulgente coupable, et Dussollier, grandissime, sont tout autant adorables que macchiavéliques. Le gosse est certes chiantissime, mais il n'est que le produit de son éducation, a priori plus que parfaite.
La surenchère des idées pour "emmerder" l'autre complètent ce tableau de fou, où la notion de famille est synonime d'amour vache. Et sadique, parfois. Les habiles renversements du scénario, résultat d'une mécanique parfaitement huilée, permettent de tenir ainsi près de deux heures, sans s'ennuyer, et au contraire, en prenant part à une certaine jubilation masochiste. L'union sacrée du couple est belle à voir, et l'admiration du gamin de 28 ans pour ses géniteurs est toute aussi magnifique à constater.
Mais chacun a son désir d'individualité, son espace de liberté. De la même manière qu'il voulait rapprocher les classes, les âges puis les formes de bonheurs, Chatiliez cherche là à rassembler les familles.
Toutes ces péripéties socio-humoristiques, où l'imagination est au pouvoir, rend la vie plus pimpante et pétillante. Le bonheur serait donc chez soi. Avec leurs idées indignes de bons parents, ils redécouvrent leur jeunesse, leurs passions, tandis que Tanguy passe à l'âge adulte et se découvre chinois plutôt que japonais. Tout cela aura servi à quelque chose.
Après tout, il ne faut pas confondre l'impatience et l'imprudence. De là à nous livrer un film tous les 6 ans, Monsieur Chatiliez exagère... et nous brime, à chaque fois, trop content de son effet. Finalement, c'est un peu de Rappeneau qu'il tient ce brillant réalisateur... vincy
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