Avec Dark Waters, Todd Haynes s'invite dans le film engagé (côté écolo), le thriller légaliste et l'enquête d'un David contre Goliath. Le film est glaçant et dévoile une fois de plus les méfaits d'une industrialisation sans régulation et sans normes.



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Unbreakable (Incassable)


USA / 2000

27.12.00
 



STAYING ALIVE





"- Ils disent que celui-ci à une fin surprenante."

Il y a une certaine perplexité lorsqu'on sort de la projection de ce quatrième opus de Shyamalan. On ne peut que reconnaître certains de ses talents, mais aussi être profondément déçus par tant de surenchère gratuite, de manque de personnalité dans la réalisation, bref d'immaturité.
En fait, en fidèle spectateur de Spielberg, Shyamalan a appris toutes les astuces du cinéaste aux innombrables blockbusters, sans forcément y intégrer une touche artistique qui lui soit propre.

En cela, Unbreakable est un bon divertissement dramatique. Un film étonnamment sombre, avec peu de rebondissements, et une histoire qui met du temps à se poser, pour mieux cerner les personnages. Derrière ce scénario très bien ficelé, entre une introduction qui posera un doute sur l'ensemble du film et une conclusion inattendue remettant en question tout le film (ça rappelle un principe de narration). Avec un vrai sens de la narration, l'histoire de Unbreakable est à la fois irréelle et plausible, digne d'un conte à dormir debout et rempli de coïncidences vécues, c'est le produit d'une imagination d'enfant et d'un récit pour adultes.
Une fois de plus Shyamalan explore le monde des morts-vivants, frôle les frontières entre réalité et tout ce qui nous paraît incroyable. Il manipule suffisamment bien le spectateur pour lui faire croire à ce qui est faux, et le faire revenir une seconde fois en salle. Mais Unbreakable a une faille : sa maturité technique, dûe essentiellement à ses grands moyens hollywoodiens, ne pallie pas une certaine immaturité d'analyse. Jamais il ne donne de sens à son film, si ce n'est une morale hâtive et primitive, manichéenne et bonne pour les moins de 12 ans. Il pense que se complaire dans une bonne histoire où les gens ordinaires peuvent devenir des super héros, où le monde peu être sauvé par un messie qui s'ignore, suffit à délivrer un message.

C'est tout le déséquilibre du film. La direction d'acteurs, le chef opérateur, le montage et la direction artistique sont à la hauteur des espérances placées dans ce cinéaste découvert l'an dernier : à la fois faiseur car sans style, et auteur car traitant de thématiques intéressantes et propres à son imaginaire. Il cherche les explications aux miracles et à l'incroyable mais vrai. Tout en les transposant dans des univers d'enfants problématiques, dans une ville chargée d'histoire(s).
A côté de cela, nous ne sommes pas convaincus par l'évolution d'une réalisation, bonne mais plate; sans peps, mais jamais ennuyeuse; rarement imaginative, mais toujours au service de son sujet. Si les interprétations de Willis (excellent avec ce low profile mélancolique) et de Jackson (inquiétant et mystique) permettent au film d'attirer le regard du spectateur, on reprochera à Unbreakable d'être trop simpliste dans sa morale et de vouloir nous faire croire au messie via un homme terne. Très classique, le scénario se fourvoit de toute façon sur la partie finale, soudainement plus rythmée, fatalement hitchockienne, incohérente avec le reste du film: on se retrouve dans un banal film de justicier, avec son serial killer cliché, qui montre les limites d'une imagination d'ado.
C'est bien de croire aux héros, mais ça ne suffit pas de les filmer pour les faire exister. C'est comme se prendre pour Spielberg. Ca ne suffit pas pas d'avoir une caméra pour devenir un maître. Shimalayan est un bon scénariste, un réalisateur correct. Unbreakable n'est pas un mauvais film. Mais il ne décolle pas au-dessus des autres. Il manque peut être un peu de foi dans cette production trop impersonnelle.
 
Vincy

 
 
 
 

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