Ecran Noir / Star wars

MYTHES & INFLUENCES

Anakin, pour en finir.

Anakin Skywalker a un drôle de destin. Sa mère (Pernilla August, dans l'Episode I) avoue : "Il n'a pas eu de père. Je l'ai porté, mis au monde et élevé seule." Certains ont considéré, par conséquent, qu'il était le fruit de l'Immaculée Conception (on en rigole d'avance). Pourtant elle ne dit jamais "Il a été conçu par miracle." Ne pas avoir de père ne veut pas dire ne pas avoir de géniteur...
Mais voilà, Lucas entretient le doute. Il argumente en précisant que l'Immaculée Conception est présente dans toutes les religions. Les fans ont préféré s'imaginer que le père du futur Dark Vador était Dark Sidious. Bref tout cela est aussi libre d'interprétation que la Cène de Léonard de Vinci (tantôt roman à suspense, tantôt publicité pour du prêt-à-porter). Reste qu'Anakin va avoir un destin contrarié. Disciple d'Obi-Wan Kenobi, Jedi plutôt doué, il va s'emmêler les pinceaux entre ses sentiments pour la Reine Amidala, la puissance manipulatrice de Palpatine et les manoeuvres politiques des uns et des autres, jusqu'à choisir le mauvais cheval. Dans un combat sans merci contre son Maître, il manque de perdre la vie. Mais la médecine a fait de grands progrès dans le futur. Transformé en machine ambulante métallique et noire, Anakin S. devient Dark V. Que la force obscure soit avec lui. Il aura engendré deux progénitures. Luke Skywalker a d'ailleurs une naissance et un destin assez proche des figures bibliques (Moïse...).
George Lucas a argumenté bien plus précisément sur les origines d'Anakin. "La plupart des motifs que j'ai utilisés datent d'avant l'ère Chrétienne. Je voulais respecter la mythologie de l'Immaculée Conception mais aussi cette envie d'une métaphore sur les relations symbiotiques. Je voulais montrer que nous ne dépendons pas seulement d'une race ou d'une lignée mais que nous faisons partie d'un ensemble beaucoup plus vaste et que nos vies dépendent d'autres vies. Nous ne sommes pas un seul organisme, mais plusieurs. Ca commence dans la cellule, où il y a plusieurs molécules d'ADN..."

Et sinon...
Ce n'est pas la seule référence puisque les Jedi sont au nombre de 12, comme les Apôtres, réunis dans une pièce circulaire (Table ronde?). Comme il le disait lui-même : "je suis plus Victorien qu'avant-gardiste." Paradoxalement, Lucas et Star Wars n'ont rien à voir avec l'anticipation, mais bien avec une synthèse d'univers déjà créés.
George Lucas a aussi puisé dans le western, les épopées de Samouraïs (Kurosawa est un des cinéastes les plus appréciés du réalisateur), les films sur la seconde Guerre Mondiale (cela croise les goûts de Spielberg), les romans de Tolkien, les Grands Livres et la mythologie grecque, sans oublier les contes et légendes médiévales. Tout cela explique le choix de l'épée à celui d'armes à feu par exemple pour les duels. Ou même le mot Jedi, qui viendrait de jidai-geki, théâtre médiéval nippon.
Star Wars (Les Guerres des Etoiles littéralement) est devenu lui-même source d'influence : Spaceballs de Mel Brooks dans les années 80, mais aussi les pardoies comme Austin Powers (le 2), les films de Zucker Abraham Zucker (La suite de Y a-t-il un pilote dans l'avion?), un Woody Allen (Harry dans tous ses états), La folle Journée de Ferris Bueller, quelques clips et pas mal de cartoons (Antz, Toy Story 2), sans oublier des pastiches version légo ou caméra maison pour le web. Un classique en quelques sortes.

Vincy-