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LE CREATEUR ALLUME
Avec son air à la fois sage et inquiétant, ses yeux noirs teintés d'un brin de folie, Albert Dupontel occupe une place à part dans le cinéma français. Il est tour à tour scénariste, réalisateur et interprète ou se met au service des autres cinéastes dans des comédies déjantées. Son goût pour les dérapages en tous genres, les histoires troubles et décalées lui ont valu les honneurs tout en faisant grincer certaines dents. Depuis qu'il a réalisé son rêve en passant de l'autre côté de la caméra avec Bernie et Le créateur, il provoque les polémiques. Orphelin névrosé dans le premier, créateur en panne d'inspiration prêt à tout (y compris à tuer) dans le second, il cultive les délires violents et un humour décapant.
A priori, rien ne le destinait au septième art. A l'image de son père, un toubib, il use quatre ans durant les bancs de la fac de médecine. Comme il s'ennuie ferme, il abandonne ses études et décide de se lancer dans la comédie. Le prestigieux théâtre de Chaillot l'accueille pendant deux ans. Il fait ses premiers pas sur grand écran avec Jacques Rivette dans La bande des quatre et Paul Vecchiali dans Encore. En 1990, il officie quelques temps sur Canal+ en tant qu'humoriste. La chaîne lui commande plusieurs sketches baptisés "Les sales histoires" qu'il réalise et interprète lui-même. Un an seulement après ses débuts, il se retrouve propulsé sur la scène de l'Olympia pour un one-man show, "le sale spectacle", qui comprend des sketches comme "le bac français" et "Rambo".
Après ce passage éclair par le music-hall, il revient à ses premiers amours cinématographiques en jouant un coiffeur à la recherche de la coupe parfaite ("Chacun pour toi"). Les rôles s'enchaînent avec pour dénominateur commun une attirance pour les extrêmes : médecin de campagne empathique (La Maladie de Sachs), assassin vengeur (Irréversible), capitaine pendant la Deuxième guerre mondiale (Un héros très discret), solitaire dépressif préférant la compagnie d'une poupée en latex et silicone à l'amour de sa femme trop bavarde et compliquée pour lui (Monique). Acteur indéniablement doué, il sait user de son physique pour se glisser dans la peau de ses personnages. Son moteur n'est pas la célébrité mais la reconnaissance de ses pairs. Cette anti-star par excellence a pourtant monté les marches de Cannes cette année aux côtés de Monica Bellucci et Vincent Cassel. Mais c'était pour la bonne cause : défendre Irréversible, le film scandale et ultra-violent de Gaspard Noé.
En parallèle, il poursuit ses projets personnels avec sa société de production appelée non sans ironie Contre Production. Il reconnaît volontiers n'avoir aucune formation de cinéaste : "Tant pis parce qu'il y a des impératifs techniques que je ne comprends pas. Et tant mieux parce que je fais ce que je veux avec la caméra. L'important, c'est de trouver comment faire son cinéma". Dans son prochain opus, Enfermé dehors décrit par Richard Grandpierre, co-producteur, comme "un mix entre les frères Coen et Raymond Depardon", Dupontel partagera la vedette avec Terry Gilliam (un ancien des Monthy Python) et Patrick Timsit. L'histoire : un SDF enfile l'uniforme d'un flic, trouvé par hasard, pour aller manger à la cantine d'un commissariat. Ila pourtant de la difficulté à le financer.
Dupontel rentre pas dans les cases du cinéma consensuel français...
vanessa
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