David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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CHARLOTTE FOR EVER





Février 2001. Charlotte Rampling, anglaise vivant en France, à l'instar de Birkin et Bisset, reçoit sa plus prestigieuse récompense à date (elle eut peu de prixmême si elle ne vécut pas le mépris), un César d'honneur.
Reconnaissons que cette actrice réputée et célèbre nous semble être inconnue, fantômatique, une présence qui nous entoure plutôt qu'un visage et ses contours. Rampling est rare. Mais audacieuse, voire gonflée. Elle peut jouer dans un mélo italien avec des personnes handicapées comme dans un univers bleu et numérique, BD et science fiction à la Bilal.
Ses grands écarts cinématographiques ne sont pas que temporels, ils touchent à sa filmographie aussi. L'actrice est cosmopolite. Elle a souvent tourné en Italie, aux Etats Unis, mais elle a aussi fait honneur au cinéma anglais, grec, mexicain.. et bien entendu français (moins qu'on ne le pense, ceci dit).

En fait, l'aura de Charlotte provient des noms de ses metteurs en scène. Si elle a peu de chefs d'oeuvre à son actif, elle aura joué des personnages originaux et marquants, aux limites du trouble et de l'immoral, au bord du Styx et de la folie intérieure. Sa voix rauque, lanscinante, légèrement teintée de cet accent british qui nous fait craquer, a habité Les Damnés, Portier de Nuit, Le Verdict, Stardust memories, Sous le Sable... Mais surtout, cette infidèle (elle n'a jamais tourné deux fois avec le même metteur en scène, excepté Ozon, peu de fois avec les mêmes acteurs), qui paye sa liberté par une carrière en dent de scie, aura quand même eut le privilège de se faire filmer par Lester, Visconti, Ripstein, Allen, Lumet, Oshima, Lelouch, Boisset, Boorman, Chéreau...
Rampling la pudique a fait fantasmer nombre d'hommes (jusqu'au fictif Phillip Marlowe), et même un chimpanzé. Son mariage avec le compositeur de musiques électro-symphoniques Jean Michel Jarre en a fait une mère, image méconnue là encore. En fait Rampling est un mystère où la mort simultanée de son aînée Sarah et de sa mère rode comme un parfum trop attachant.

Cette relation avec l'au delà se voit dans son regard presque insaisissable, irréel. Ni conventionnelle, ni marginale, mais à part. Rampling a connu les cimes élevées de al célébrité, mais aussi les abysses à peine cicatrisées d'une longue dépression qui l'éloignera des plateaux, de son mari, de la vie. Le passage de la quarantaine fut douloureux, au point de la voir disparaître du grand écran. Elle tournera bien dans un film nominé aux Oscars (Les ailes de la colombe), très "Miramax", ainsi que dans un chouchou des festivals (La cerisaie), mais elle ne sera définitivement plus l'actrice populaire qu'elle aurait pu être. Trop chic? Pas assez bien adoptée? adaptée? Toujours est-il que cette déracinée aura souffert de ses rôles chocs et ses choix variés, ne s'attachant à aucune famille du cinéma, préférant le goût du risque, de cette perversité à ne pas aller là où on l'attend. Elle est en perpétuel décalage, dans le purgatoire du 7ème Art, là où les films s'aventurent pour flirter avec l'étrange.

Si bien qu'en osant le Ozon, elle sort la tête du sable, telle une autruche qui veut enfin voir la mort, l'avenir, sa vie en face. Sous le sable marque son retour et séduit les cinéphiles, et même un cercle plus large de curieux. Rampling is back. Sa beauté a changé. Elle n'est plus plastique, artificielle, modelisée. Elle est devenue irradiante, naturelle, celle d'une femme entre deux âges, digne et chaleureuse. Le masque de la pudeur fait place aux marques du temps et aux preuves du caractère.
On aurait bien aimé la voir rire dans une comédie, ou jouer les femmes fatales dans une aventure romanesque. Mais dans les comédies, elle est celle qui subit, qui intériorise les névroses. Il est peu-être trop tard. Et cela ne lui sied pas. Elle est faîte pour la mélancolie, la tristesse infinie, les drames du quotidien, celle où la souffrance ne se voit pas, mais se devine. Elle joue le paranormal, l'inquiétude, le mystrère. Elle peu-être le glamour rêvé face à un Redford nostalgique. "Lady" Rampling est une actrice d'intérieurs, entre Allen et Bergman, entre psychoses et grandes passions. Elle est typiquement british. Avec ce zeste de folie qui lui arrache parfois un sourire. On ne sait jamais vraiment ce qu'elle pense et pourtant elle s'y abandonne à chaque fois, avec la même véhémence.

vincy


 
 
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