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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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MONSIEUR CLAUDE
Il y eu deux Allégret, il y a deux Pinoteau. Saluons au passage l'aîné de ces messieurs, Jacques, dont la carrière était achevée quand débuta son cadet et qui nous fit beaucoup rire avec Le Triporteur, film comique culte des années 50, dans lequel un Darry Cowl au sommet de sa forme séduisait la charmante Béatrice Altariba.
Claude Pinoteau a moins adopté la comédie pure que le genre policier. Quand il s'adonne à la légèreté, elle est matinée d'une once précieuse de psychologie.
Notre homme appartient à cette génération de cinéastes nés quelque temps avant ceux de la Nouvelle Vague. Il est de ces techniciens du spectacle, héritiers directs des Decoin, Duvivier...
Chez Claude Pinoteau, l'intrigue s'est souvent renouvelée avec Lino Ventura. Un faiseur au service d'un monstre sacré. Pour son premier film, Le Silencieux (1972), une histoire d'espionnage inspirée du roman de Francis Rick et adaptée d'un Jean-Loup Dabadie dans ses meilleures années, Pinoteau offre à l'ancien catcheur l'un de ses rôles taciturnes qu'il adore. On les retrouve ensemble dans deux autres films d'action : L'Homme en colère et La Septième cible.
Pourtant, l'ami attentif des acteurs qu'est Pinoteau offrira à Ventura l'emploi plus inattendu d'un professeur d'histoire-géographie, dont la fille Isabelle Adjani prétend quitter le foyer familial. Ce sera La gifle en 74 où Lino excelle dans l'enseignement des humanités sachant séduire avec tendresse quand il le faut.
Pinoteau aime les jeunes brunes qui allument les étincelles pour pimenter ses comédies. On s'en souvient, c'est à Claude Pinoteau que Sophie Marceau doit ses débuts en 1981 dans La Boum, suivi l'année d'après (succès oblige) de La boum 2, puis en 88 de L'étudiante. Cette trilogie d'adolescence sera éclipsée par celle de Miller (avec Gainsbourg et Bohringer, deux filles de). Mais La Boum reste culte et phénoménal. A partir de scénarios générationnel et classe moyenne de Danielle Thompson, Pinoteau filme la légèreté des imbroglios, sans le génie d'un Rappeneau. Dans les deux premiers films, notamment, on n'est pas prêt d'oublier le couple de parent formé par Brigitte Fossey et Claude Brasseur, dont les douloureux adultères avec Dominique Lavanant et Bernard Giraudeau donnent lieu à des scènes d'anthologie. Mais c'est évidemment la presque nonagénaire Denise Grey qui remporte nos suffrages dans cette complicité qu'elle a avec Sophie Marceau.
Et puis Pinoteau a voulu renouer avec les nuances, les petits drames, les sujets historiques. Il était décalé dans chacun de ses projets. Des commandes pas inintéressantes. Il révéla Pailhas. Il a du flair. Mais sons artistique ne perce aps derrière son talent technique. Il reste à ce titre là un bon élève. Mais il n'est pas parvenu à construire une oeuvre. Il reste malgré tout le portrait de ces jeunes filles, les visages d'Adjani, de Marceau et de Pailhas. Même s'il doit encore penser à Lino, là haut...
chris, vincy
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