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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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LEAUD THE LAST
C'est François Truffaut qui, en 1959, le lance dans le monde du cinéma en faisant de lui, Antoine Doinel, le héros des Quatre cents coups et des différentes suites. Fusion avec le cinéaste. Seconde naissance. L'acteur, d'une spontanéité brute et fraîche dès son premier film, sonnera faux dans tous les autres. Décalé, disons. Léaud aura perdu son mentor, son père, son créateur...
Enfant de la Nouvelle Vague, Jean-Pierre Léaud déclarera aux débuts des années soixante : "Truffaut est mon père, Godard est mon oncle et Henri Langlois mon grand-père".
Plus tard, il avoue : "Je n'ai pas de rôles favori. Si je suis différent d'un film à l'autre, c'est à cause du metteur en scène. Skolimosky me fait exploser. Avec Truffaut, je suis réservé. Avec Eustache, c'est la tension intérieure. Je ressemble à Eustache et pourtant Eustache ne ressemble pas à Truffaut".
Jean-Pierre Léaud fut durant la série des "Doinel" quasiment le double de François Truffaut.
Acteur écorché vif, pudique, il demeure l'un des comédiens les plus sensibles de sa génération. On le voit beaucoup chez Godard. Mais c'est avec d'autres auteurs que se dessinent sa lente destruction. Sa beauté va commencer à disparaître...
On le remarque chez Pasolini, Bertolucci, Rivette, ... Eustache lui offre son plus beau rôle hors Truffaut dans La Maman et la putain.
Les cinéastes font appel à lui comme pour rendre hommage à Truffaut, comme un clin d'oeil obligé. Il est le référent, l'invité vedette, le lien invisible de parentalité. Breillat, Jacquot, Varda, Assayas, Garrel l'enferment tous dans un cinéma d'auteur qui étouffe ce qui faisait sa magie : sa liberté.
Si bien que ses détours par des films plus populaires comme ceux de Rapp et Kapur apparaissent plus comme des incidents de parcours. On peut quand même souligner son très joli passage dans Les Keufs, où Balasko su enfin utiliser son talent et non plus son personnage.
Celui qui vient parfois à Cannes - sans se soucier du quand dira-t-on et en pissant là où il en a envie - pour des films oubliés mais applaudit par la critique, a trouvé un nouveau double dans les années 90 : alcoolique et destructeur, mélancolique et joyeux, Aki Kaurismaki a tourné deux films avec lui. Et ça leur va bien...
vincy, chris
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