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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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Votes : 17Cote : 24 %
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PRIDE AND PREJUDICE
En 1990, Costner est, alors, devenu l'homme le plus sexy aux yeux de beaucoup de femmes. Séduisant dans un uniforme de sudiste ou avec des plumes sur la tête, Keviiiiin explose l'écran.
La route, avant d'atteindre le podium des Oscars, a été longue. Après avoir suivi des études de marketing à ma Cal-State Fullerton (ça ne l'empêche pas de se planter au Box Office), il auditionne pour une production locale, Rumpelstiltskin. Sa vocation est née, un réel potentiel, mais on ne savait pas où le mettre... Sa franchise sur les plateaux dérangeait un peu trop.
Des rôles nominés aux Golden Globe lui passent sous le nez, notamment Raising Arizona qui sera joué par Nicolas Cage. On préfère oublier l'incident de Sizzle Beach en 1974 (le film ne sortira qu'en 1986). Même son rôle dans le culte The Big Chill sera coupé au montage.
Sur le plateau il fait connaissance de Lawrence Kasdan, réalisateur qui lui donnera le rôle prinicipal de Silverado deux ans plus tard. Le film sera un hit, Costner commence son ascension vers le succès. Homme de valeurs (c'est à dire qu'il se croit juste), Kevin Costner incarne le moralement insoupçonnable Eliott Ness dans The Untouchables aux côtés de Andy Garcia et Sean Connery. Il sera encuite agent double très malin et traqué par le coupable Gene Hackman dans l'excellent No way out. Pur et impur, marine immaculé et double agent. Son visage devient familier aux spectateurs. Puis il entamera sa série Films-de-sports avec le superbe et lyrique Field of dreams, basé sur un roman de W.P Kinsella, "Shoeless Joe".
Le magazine Time fera sa couverture avec l'acteur que les critiques considèrent déjà comme le nouveau James Stewart. Il se rapproche pourtant bien plus de Gary Cooper. La beauté en moins. Ce qui ne retire rien à son charme.
Attiré par la production et la réalisation, il retrouve le romancier Michael Blake (scénariste de son premier long métrage) pour Dances with Wolves. Un western épique de trois heures dans la langue Sioux du Dakota. Un pari audacieux, éthique, d'époque et gagné. Non content d'avoir réalisé le blockbuster de l'année, Costner obtient l'Oscar du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il faut dire que le projet était ambitieux, et tellement singulier comparé à un film hollywoodien... Il y insuffle toutes ses préoccupations et tente la rédemption de sa communauté à l'égard des Indiens, si souvent massacrés sur la pellicule. Le vent en poupe, il s'empare d'un arc et vole au secours des opprimés sans oublier de tomber amoureux de la belle Marianne (Mastrantonio) dans Robin Hood. Rien ne peut arrêter le justicier du cinéma US... Épris de justice, il endosse le costume de l'avocat Jim Garrison et part en croisade contre le FBI et la CIA. Oliver Stone le lance dans la polémique de JFK. Costner a conquis le monde et devient l'une des 5 stars les plus cotées de la planète.
Tous les grands cinéastes sont prêts à travailler avec lui. C'est au tour de Clint Eastwood d'être séduit par le jeu de Costner, il lui offre le rôle de Butch Haynes dans A Perfect World. un film humaniste et ambivalent qui ne charmera que les européens. Cet échec aux USA préfigurera sa descente aux enfers... Le public ne souhaitait peut ê^t^re pas le voir dans le rôle d'un méchant. Pourtant chez Costner il y a toujours le pardon, la seconde chance, la renaissance...
Depuis 10 ans, "Monsieur Propre" semble ne plus atteindre sa cible. Spécialiste des films à gros succès dont les décors sont emportés dans des tempêtes (Waterworld) et post-apocalyptique, le public n'est pas au rendez-vous. Mais son obstination et sa persévérance ne laissent pas indifférent. The Postman est même l'un des plus gros flops d'Hollywood. Costner a mauvaise réputation : cachets astronomiques, talent gaché, choix malheureux...
Et persiste dans cette voie mégalomaniaque et auto-destructrice. Il opte pour un style radicalement différent en produisant et jouant l'amoureux torturé dans une comédie romantique, Message in a bottle, pour la Saint Valentin et les coeurs tendres. Pas sûr qu'il cible comme Cupidon. Peut-être devrait il reprendre l'arc de Robin des Bois... d'autant que si la Bouteille à la mer a trouvé un peu d'écho, ses autres films à balles (Tin Cup, For the love of the Game) n'ont pas marqué de point, comme aux temps de Bull Durham. (Humiliation suprême, sa scène de nu dans For love of the game a du être coupée -aïe- parce qu'elle déclenchait les rires auprès des spectateurs). En essayant de reprendre un rôle à la JFK avec le pas mauvais Thirteen days, il prolonge les hors-jeu et ne réitère pas les grands chelems de l'époque. Il se répète. On l'oublie.
Aujourd'hui, Costner est de nouveau sur la touche et semble foutu dans le système. 10 ans après son dernier hit (très dispendieux), on attend toujours le grand retour de l'incorruptible et inspiré Kevin Costner.
Le public aime le revoir en garde du corps de Whitney Houston (aimable bluette métissée) et la critique applaudit, seule, le requiem désespéré d'un magnifique Open Range, western dans la lignée d'Unforgiven, réalisé par Costner lui-même. Entre les deux, une décennie où la stara eu le temps de réfléchir. Et si, comem dans ses films, il y avait une forme de rédemption au cinéma?
alix, vincy
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