David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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2004. 40 ans. Quarantaine flamboyante. Une absence, dans 2046. Une présence, omni, ubi, dans Clean. Son pygmalion frenchy, Assayas, lui sert un rôle à sa mesure : polyglotte, dramatique, libre. L'égarée, loin de ses racines, obtient alors le prix d'interprétation à Cannes. La magie pour Maggie. Enfin.

Remontons en 1996 : sort sur les écrans Français Irma Vep d’Olivier Assayas, une réflexion sur le cinéma dans montre mécanique homme laquelle Jean-Pierre Léaud tourne un remake des Vampires, le chef d’oeuvre fantastique du muet, réalisé par Louis Feuillade. En Musidora 2000, catwoman de cuir et de latex, une jeune actrice asiatique au visage de porcelaine : c'est elle.
Les amateurs de cinéma asiatique la connaissaient déjà pour ces rôles comiques aux cotés de Jackie Chan et surtout pour ces sublimes interprétations dans les films de Wong Kar-wai et Tsui Hark, les deux géniaux réalisateurs hong-kongais.
La belle Maggie Cheung a déjà tourné dans plus de 70 films et a figuré dans des authentiques chefs d’oeuvres dont le dernier en date est In The Mood For Love de Wong Kar-wai. Pour ce rôle tout en retenu, en sensualité discrète, elle aurait obtenu un Prix d’interprétation à Cannes si Björk n’avais pas existé. Elle se rattrapera, comem nous l'avons déjà vu.

La vie de la plus charmante des actrices asiatiques commence par un exil. Née à Hong Kong le 20 septembre 1964, elle quitte, à 8 ans l’île asiatique pour la Britannique en compagnie de sa famille qui s’établit dans le Kent. A 17 ans, son diplôme en poche, elle décide de retourner dans sa ville natale. Sa plastique et sa photogénie naturelle lui permettent de décrocher une place de Mannequin et même de devenir première Dauphine à l’élection de Miss Hong Kong en 1983.
Elle décroche alors des petits rôles dans des séries télévisés de la chaîne TVB pour laquelle commence de travailler Wong Kar-wai et Tony Leung Chui-wai.
Dès sa première expérience pour le cinéma dans Yuen fan (Fate) de Taylor Wong, avec Leslie Cheung et Anita Mui, elle est remarquée des professionnels. Elle est en effet nominée pour la meilleure révélation féminine au Hong Kong Awards (l équivalent des Oscars). Mais c’est surtout en fiancé du flic le plus burlesque du monde, Jackie Chan dans Police Story 3 qu’elle parvient au sommet de la gloire et de la popularité. L’un des plus gros succès de l’histoire du cinéma asiatique qui, bien sûr, l’installe à jamais dans le cÏur des spectateurs mais la condamne, aussi, temporairement à des rôles comiques. Elle enchaîne donc les comédies romantiques, les comédies policières, les comédies fantastiques à un rythme frénétique.
Wong kar-wai la sauve de ce « malentendu » artistique et lui propose le rôle féminin principal dans son premier film As Tears Go By. C’est la révélation : l’énergique et comique actrice des Police Story devient sous la caméra experte de Wong Kar-wai une icône d’une sensualité extraordinaire.
Dès lors les meilleurs auteurs de Hong Kong la convoitent et lui proposent enfin des rôles à la dimension de son incroyable talent d’actrice. Elle accumule les récompenses en Asie. En 1992, pour son interprétation de la star du cinéma chinois des années 30, Ruan Lingyu dans Center Stage de Stanley Kwan, le jury du festival de Berlin lui décerne le Prix d’Interprétation féminine. Toujours un crand 'avance quand il s'gait de cinéma asiatique, la Berlinale. Mais ces rôles dramatiques ne l’empêchent pas de continuer à s’amuser sous la direction des meilleurs directeurs de comédie et de film d’action de Hong Kong. Elle joue dans d’immenses succès public comme Moon Warriorsréalisé par Sammo Hung, ou le mythique L’Auberge du dragon de Ching Siu Tung, Raymond Lee et Tsui Hark. Elle reste la fiancée idéale de Jackie Chan et même de deux Jackie Chan dans l’hilarant Twin Dragon de Tsui Hark (elle sera aussi pour lui une figure légendaire-The Green Snake) et Ringo Lam.
De même, elle reste fidèle à Wong Kar-wai, figurant au générique de Nos Années Sauvages et Les Cendres Du Temps, ses premières oeuvres pleines d'énergie.

Mais à partir du milieu des années 90, lassée par tant de rôles, tant de popularité oppressante, elle décide de moins tourner, se consacrant uniquement aux réalisateurs et scénarios qu’elle aime.
Un jeune réalisateur français féru de cinéma asiatique (il a notamment réalisé un portrait du taiwanais Hou- Hsiao-hsien) Olivier Assayas, la convainc de venir à Paris pour jouer son propre rôle dans Irma Vep. Le film est un succès critique. Sur le tournage, le couple tombe amoureux. Ils se marient en décembre 1998 et elle devient une parisienne d’adoption.
Désormais sa carrière oscille entre le cinéma français (la comédie douce-amère Augustin Roi Du Kung Fu d’Anne Fontaine), le cinéma asiatique et le début d’une carrière internationale. Elle ne joue pas les James Bond Girl mais séduit Jeremy Irons dans le hélas, très mauvais Chinese Box de Wayne Wang (pourtant le metteur en scène du génial Smoke). Peu importe sa grâce fonce comme un bulldozer et conquiert les territoires : auteurs, pays, cinémas.
Elle retrouve Wong Kar-wai pour In The Mood For Love. Elle ne sait pas qu’en acceptant ce rôle, elle consacrera 16 mois à ce film. Sans synopsis, détestant au départ son personnage- une femme dans le Hong Kong des années 60 à la garde robe et au maquillage sophistiquée, loin d’elle et de son caractère, elle est désorientée au point même d’hésiter à tout laisser tomber. Elle se fâche presque avec Wong Kar-wai. Celui-ci se moquant des planning, retourne entièrement son film, la rappellant parfois pour un semaine parfois un mois. Mais le résultat est à la hauteur de ce tournage homérique. Elle est de nouveau divine, dégageant une sensualité, un érotisme diffus unique. Le film inspirera les pubistes, les clipmen, et fascinera les occidentaux.
Cependant sa carrière n’est peut-être pas encore à son apogée. Il faut attendre Hero, film devenu aussi admiré qu'In the Mood... , merveilles d'esthétismes et de chinoiseries, pour la propulser au même niveau qu'une Gong Li.
Maggie Cheung est enfin star. Héroïne de ce cinéma chinois conquérant. A son image.

yannick, vincy


 
 
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