David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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LE COMÉDIEN





Il est impossible de résumer un tel trublion en un portrait aussi bref que complet. Car Serrault n'est pas simple à cerner. Désormais intrônisé, "multi-césarisé", "légiondhonnoré", Serrault est une institution.
D'abord il est la mémoire. un doyen qui raconte, à la manière d'un Bedos, ses vieux souvenirs, ses anecdotes, un certain patrimoine humoristique. On l'appelle pour consolider une certaine audience télévisuelle, visant davantage les séniors qui se reconnaissent dans ce vieux monsieur très catholique et très franchouillard.
Cela ne l'empêche pas de faire le pitre (toujours), le provocateur (parfois), la folle (à la demande générale). Il reste plus proche de l'école du cabaret qui l'a "fabriqué" que de celle du conservatoire qui l'a "rejetté". A jamais lié à Poiret, comme Laurel est attaché à Hardy, comme Dac et Blanche font la paire, Serrault est la synthèse du grand acteur français : populaire ( Une hirondelle a fait le printemps et Belphégor ont dépassé les deux millions d'entrées en 2001), comique (aussi bien sur scène qu'à l'écran) et enfin incarnation de grands rôles de cinéma. Car il en a fallu du temps pour que ce comédien déploie son jeu, dévoile ses facettes, impose le respect. Après le triomphe de La cage aux folles , il aurait même pu être emprisonné par cette image burlesque. Mais Blier ( Buffet froid ), Miller ( Garde à vue ), et Chabrol ( Les fantômes du chapelier ) lui proposent trois grands personnages dramatiques, et même tragiques, explorant ainsi sa face cachée, désespérée, coïncidant avec l'insondable douleur qui suit la mort de l'une de ses filles. Trois des meilleurs réalisateurs français lui permettent de changer de registre et de devenir une star crédible. Ca ne l'empêche pas de tourner pour les "potes" comme Jean Yanne, Mocky ou Zidi. Tout le contraste de sa carrière tient dans l'alternative entre des navets cultes ou jetables et des interprétations saisissantes, intenses, bluffantes même.

Ainsi il devient un serial killer ( Docteur Petiot ), un vieux grincheux de chez Dard ( La vieille qui marchait dans la mer ), un gentleman épris d'une demoiselle ( Nelly et Monsieur Arnaud ), un patron qui prend le large ( Le bonheur est dans le pré ), un assassin professionnel ( Assassins )., tour à tour désopilant ou inquiétant... Les années 90 auront été les plus fastes, celles où son métier atteint des sommets, celles où le public fait l'éloge de son talent en se précipitant par millions dans les salles ou en lui assurant sa fidélité lors des diffusions télé.
Certes, tout cela commence à s'émousser. Il est désormais sûr d'intégrer le panthéon peuplé des Jouvet, Simon, Brasseur, et autres Montand. Mais peut-être n'aspire t'il qu'à aller se fendre la gueule avec son copain Poiret, loin de toute cette sacralisation qui ne devrait pas oublier une oeuvre inégale mais jouissive.

vincy


 
 
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