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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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KILMER AGAIN
Sa carrière a débuté sur les planches (avec Penn, Bacon) et du Shakespeare in the park. Les planches qu'il brûlera de nouveau pour incarner Nick Rivers, pseudo agent secret qui sait tout faire dans la parodie désopilante Top Secret, où il retire son caleçon sans enlever le jean's (même Zoolander n'y parviendra pas).
Kilmer a un physique de jeune premier passe-partout. Son visage de poupon élevé au lait et blondinet comme n'importe quel californien le destine alors plutôt à des comédies sans envergures.
Mais Kilmer obtient d'abord un second-rôle dans Top Gun, méga hit planétaire hormonal où il joue le côté pile du "plus-que-parfait" Tom Cruise. Et tandis que Cruise avait sa Legend derrière lui, Kilmer apprenait les contes de Willow, première production d'importance où il est en tête d'affiche.
Pendant 10 ans, il ne connaîtra pas vraiment de succès majeurs. Exigeant, il ne tournera qu'un film par an, parfois prenant des risques (ses plus beaux rôles : Kill me again, The Doors, The wings of Courage), parfois se prenant des rateaux (The Real McCoy, Thunderheart), fatals pour sa cote au Box Office.
10 ans après Top Secret! il est donc une star connue, pas reconnue, mais une figure interessante pour les films à casting.
Tout change avec Batman 3. Il reprend le rôle de Keaton. Unanimement, il devient le meilleur homme-chauve-souris de la série. Même Clooney ne fera pas mieux. Séduisant, ambiguë, musclé comme il faut, presqu'aristocrate malgré lui. Le film cartonne, les médias lui font son éloge. Et pourtant Kilmer patine. Avoir été Jim Morrison ou Doc Holliday ne lui ouvre aucune porte, ne le fait accéder à aucune gloire particulière. Il alterne les flops, n'a aucune constance dans ses choix, devient instables sur les tournages.
Se succèdent une enfilade d'échecs : un second-rôle transparent dans Heat, deux séries B avec Douglas et Brando (et 2 flops), un divorce,... Son égo enfle et l'acteur n'arrive pas à capitaliser sur son succès batmanien jusqu'à ne pas accepter l'épisode 4. Il est prisonnier de son perfectionnisme, de son caractère imprévisible. De clash avec les cinéastes en caprices avec les studios, Kilmer n'arrange pas sa réputation. Et des jeunes premiers lui passent sous le nez. S'essayant encore à l'action hero, il reprend le rôle mythique et multi-facettes du Saint. Le film ne fait pas le succès espéré, mais Kilmer arrive à être crédible.
Val est un touche à tout. L'aventure d'un film Imax, un recueil de poésie, une pièce de théâtre qu'il écrit, la voix de Moïse dans un cartoon ou encore un aveugle dans un drame sentimental. Il peut être invisible, moins exposé que d'autres. Cependant Kilmer a ses fans, quelques films cultes à son actif, et plusieurs sites webs pour lui. Ses différents bides l'ont écarté de la célébrité. Les films sont souvent mauvais. Il vieillit sans qu'on y fasse attention. Certains rôles ne sont pourtant pas inintéressant dans ses films indépendants (Pollock, Salton Sea). Mindhunters pourrait être l'occasion d'un come-back. Mais à force d'avoir hérité de (bons) seconds-rôles dans l'ombre de monstres sacrés ou dans des films insipides (Alexander, Red Planet, The Missing), on se demande si Kilmer existe encore. Très bon comédien, il n'a même aucun palmarès à son actif. Sacré paradoxe. Comme s'il n'arrivait pas à trouver sa place dans le système... A l'instar de son seul bon film récent, Wonderland : le titre évoque un rêve, la réalité est un cauchemar.
vincy
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