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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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OPEN THE CAGE
La première initiative de Nic fut de changer son patronyme Coppola en Cage, hommage au personnage de BD, Luke Cage. La seconde fut d'aller vendre du pop corn quand il a vu sa prestation dans Fast times at... quasiment intégralement coupée au montage.
Mais voilà que Tonton Coppola décide de le prendre à une audition, afin de jouer dans 'Rumble Fish'. Coppola d'ailleurs attendra Peggy Sue - un film de commande - pour engager Cage dans un rôle principal. C'est aussi à partir de Peggy Sue qu'Hollywood s'intéressera au neveu.
Cage n'est pas a priori le mec calibré jeune beau mec avec la peau lisse. Cependant, le copain de Penn (qui s'est un peu brouillé depuis que Cage joue les gros bras dans les blockbusters), l'ami de Depp (qui doit son premier rôle à Nic), va s'imposer comme un nouveau romantique.
En amoureux un peu barge et totalement fou de Kathleen Turner, d'abord. Nomination aux Oscars pour Kathleen. Puis en boulanger mutilé faisant la cour à une Cher à cheval sur les traditions. Oscar pour la brune reliftée. Enfin, en couple avec Holly Hunter dans l'univers déjanté d'Arizona Junior, des frères Coen. Pas d'Oscar, mais un film culte, l'un de ses préférés (avec Vampire's kiss et Leaving Las Vegas); et surtout un statut d'acteur confirmé. Il continuera donc l'exploration des visionnaires délirants. Après Coen, c'est David Lynch qui en fait son Saylor dans l'enflammé Wild at heart. Cage est un roméo rock.
Ses films d'action de l'époque floppent. Mais les critiques l'adorent pour cette carrière en freelance dans des productions indie, décalées. Il s'essaiera à des comédies, sans succès.
Cage a un début de décennie un peu catastrophique après le Lynch. Les scénarii ne sont pas brillants. Les couples ne fonctionnent plus comme avant. Le passage de la trentaine est hasardeux. Pourtant il prend de la maturité. C'est en se laissant séduire par les films noirs qu'il renait.
D'abord dans le sous estimé Kiss of death, et surtout dans le Mike Figgis, Leaving Las Vegas. Son plus gros pari à date. Alcoolo à fleur de peau, il plonge profondément dans les abîmes une relation passionelle. Elisabeth Shue est s alumière. La critique s'enthousiaste pour cette interprétation "over the top". Le public découvre l'acteur. Les Oscars seront au Rendez-vous. Il récolte une dizaine de prix dans le monde pour son interprétation. Bonne occaze pour Patricia Arquette de lui mettre la bague au doigt (otée depuis). Son agent a dû être surbooké les semaines suivantes.
Il passe des petits films aux gros budgets. Des cachets symboliques aux salaires monstrueux. Des scripts humains à des synopsis machinaux. Il abandonne les femmes, les battements de coeur du chien fou, les clairs de lune et les nuits étoilées, les cadillacs et les personnages tourmentés, timides et entiers.
Cage prend de l'assurance, enfin reconnu, débarassé par l'ombre imposante et déclinante de son oncle. Le bon âge pour attirer les ados en salles, on le découvre soudainement séduisant, sexy, et même allumeur. Plus viril, plus musclé, plus "gueule" quoi. Et les films vont avec: Alcatraz et son rocher, les gros zincs de taulards, l'horreur d'un film porno-gore, les caisses de collec' et les bombes à obus provocateurs.
Devenu superstar, Nicolas Cage déçoit un peu par ses choix. Dès qu'il s'aventure dans le genre romantique, il déçoit, ne convainc pas et les personnages, trop sirupeux, n'offrent aucune magie. Mais grâce à aux styles de Woo, de De Palma et de Scorsese, il reste l'un des acteurs les plus intéressants de cette fin de siècle. Simple flic ou ambulancier, il n'en demeure pas moins prêt à exhiber ses multiples faces. On reste plus dubitatif devant ses choix musclés où la Mustang fait office de symbole phallocrate dans un énième blockbuster de Bruckenheimer.
Alors on attend qu'il retrouve son inspiration et sa fougue, peu importe si c'est au détour d'une romance en temps de guerre , dans l'univers de Spike Jonze, ou en marines pour John Woo, en loser chez Ridley Scott ou en brancardier braqué chez Scorsese. Cela nous console de ces productions insipides comme City of Angels, The Family Man, National Treasure et on en passe. De qoi vous dégoûter d'aimer un acteur.
vincy
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