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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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Coeurs transis ou coeurs brisés, en un clic fixez sa cote.
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BLACK, JACK
Aujourd’hui, l’acteur nous semble venir de nulle part, comme soudain projeté sous les feux des projecteurs. En réalité, nous ne le savions pas, mais Jack a toujours été parmi nous. Oui, telle une invasion extraterrestre dont ce Black serait le seul commanditaire, prenant peu à peu le pas sur notre cerveau, pour se faire intégrer par nos organismes. Le comédien est ainsi apparu dans un nombre impressionnant de grosses productions, souvent dans des rôles de seconde envergure. Vous l'aviez vu, vous, dans Mars Attacks ! (1996), Le Chacal
(1997), Demolition Man (1993), Waterworld (1995), et tant d’autres? Si nous avons tellement de peine à nous le remémorer, c’est que le gus n’avait pas la même personnalité qu’aujourd’hui, disons que la comédie n’était pas l’aspect qu’il mettait le plus en avant.
Jack Black c'est l'image du meilleur copain, toujours prêt à nous faire rire, rempli de blagues potaches, débordant de grimaces, quitte à être lourd. Surtout celui qui ne nous piquera pas notre copine... Et c’est justement grâce à son cercle d’amis que le garçon s’introduit dans le milieu. Après des études à l'Université de Los Angeles, Jack Black intègre la troupe de théâtre du comédien Tim Robbins pour apprendre la comédie. C'est dans Bob Roberts, satire politique de ce dernier, qu'il fait ses débuts sur grand écran en 1992. Autre amitié non négligeable, celle de Ben Stiller qui l’engage pour son Disjoncté (1996) et qui le retrouvera à l’occasion du nouveau film de Barry Levinson, Envy (2004). Pas forcément des chefs d'oeuvre mais du boulot et des cachetons.
Si on devait résumer Jack Black en quelques mots, on pourrait aisément le qualifier de "comique excentrique fana de musique". Et quoi de mieux pour s’extérioriser et se lâcher que le rock ? C’est tout naturellement vers ce milieu que se dirige l’acteur. En 1994, il fait la rencontre de Kyle Gass : à eux deux, ils créent le groupe Tenacious D (Jack se réservant le rôle de chanteur). Dès lors, son succès outre-Atlantique monte en flèche, au point que la culte chaîne HBO demande à ces deux compères de créer une mini série de 6 épisodes. Suite à ce succès (en demi-teinte), c'est tout naturellement que Stephen Frears lui confie le rôle d'associé disquaire de John Cusack dans High Fidelity (2000). Avec ce film, Jack Black trouve enfin grâce aux yeux du grand public. Le rôle lui vaut même une citation à l'American Comedy Award 2001 et au Blockbuster Entertainment Award, les Oscars du peuple. L'acteur focus sur Hollywood et connaît L'Amour extra large (2002) en partageant la vedette avec Gwyneth Paltrow. Sa passion pour la musique le rattrape très vite comme en témoigne sa prestation de chanteur / enseignant dans Rock Academy (2003). A force de gesticuler, animé par un désir d’attirer tous les regards vers lui, Jack finit par obtenir le premier rôle. Rock Academy est son premier saut dans le grand bassin : il porte seul sur ses épaules un film taillé à sa mesure (et honnêtement très disneyien). Son statut de star se confirme avec cette production de Scott Rudin, réalisée par Richard Linklater. Après avoir démarré en tête du box-office, le film récolte plus de 80 millions de dollars sur le seul marché nord-américain et rapporte à Black une citation au Golden Globe. Il y a pire aventure. Son charisme, son énergie lui valent une reconnaissance à l'américaine, où le showbiz adore les show men.
En 2002, l’acteur participe en compagnie de Sarah Michelle Gellar à deux parodies produites spécialement pour les MTV Movie Awards : Spider-man et La communauté de l’anneau. C’est grâce à cette dernière que Jack Black obtient son laissé passer pour King Kong. Lorsque Peter Jackson a vu la parodie de son Seigneur des Anneaux à la télévision, il lui a offert le rôle central du cinéaste mégalo. Rock Academy était le film devenu culte de la famille Jackson : il tire le Jack Pote. Avec King Kong en 2005, l’acteur campe un nouveau type de personnage. Malgré ça, l’acteur ne peut s’empêcher de déclarer : « C’est un rôle sérieux, mais j’essaye toujours d’y insérer une touche comique. Je gravite naturellement autour de ça. » Ce burlesque lui permet de nuancer un mec a priori antipathique et irresponsable en incarnant un fou filmant. En 2006, il s'affiche dans Super Nacho, succès relatif au box office américain (encore 80 millions). Le film s’inscrit dans son style de prédilection, la farce (idéal pour remplir les samedis soirs creux).
Jack Black est l’exemple de la star toute fraîche, top mode et "bankable". Il a juste un peu de mal à se faire connaître du reste du monde, qui n'a parlé que du gorille et de sa blonde. Un monde moins adepte du rock. Pas mal de comiques, de Will Ferrell à Ben Stiller, de Steve Martin à Chevy Chase, se sont cassés les zygomatiques en se confrontant aux publics étrangers. Il faudra donc garder un œil sur sa carrière future pour voir si le monde du cinéma pourra durablement compter sur lui. Un film comme King Kong montre qu'il n'est pas l'homme d'un seul genre. On lui murmure un rôle dans le prochain Gondry (avec Kirsten Dunst). Mais surtout en passant de la comédie romantique (avec Diaz, Winslet, Law) au nouvel opus de Noah Baumbach (Les Berkman se séparent) face à Kidman, il pourrait se révéler un séducteur hors du commun dans les prochains mois. Le copain qu'on envierait enfin.
ninteen
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