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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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L'EMPRISE DES SENS
Julia Ormond aurait pu être une star… Au milieu des années 90, alors jeune trentenaire, très jolie brune et douée comme il le fallait enchaînait les films qui faisaient parler d’eux. Légendes d’automne pour les fleurs bleues pâmées devant un Brad Pitt montant ou un Aidan Quinn fascinant ; Lancelot pour les inconditionnelles des hommes mûrs comme Sean Connery et Richard Gere ; Sabrina, se prenant pour Audrey Hepburn, et partagée entre le vieillissant Harrison Ford et le fade Greg Kinnear. Elle volait la vedette aux deux, allègrement.
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De quoi porter les regards sur elle et en faire une comédienne de premier plan. Elle portera sur ses épaules le premier rôle d’une grosse production internationale, Smilla’s Sense of Snow. Le film fait l’ouverture du festival de Berlin. Un tournage éprouvant, une attente démesurée, un flop retentissant. L’année suivante, elle est l’héroïne du Barbier de Sibérie, sorte de Docteur Jivago russe, présenté en ouverture à Cannes en 1999.
Depuis, Ormond est tombée dans l’oubli.
Certes, la concurrence des comédiennes « dans le même style » a fait rage. De Rachel Weisz à Kate Beckinsale en passant par Helena Bonham-Carter et Catherine Zeta Jones. En 2001, pour présenter Ormond comme membre du jury cannois, nous écrivions : « Elle fut révélée par la série TV " Traffik ", celle-là même qui donna l'idée à Soderbergh de filmer " Traffic ". Julia Ormond n'est pas très connue du grand public, même si les cinéphiles ont souvent cru y déceler une grande actrice, dont les choix risqués n'ont jamais pu lui permettre d'atteindre sa cible. » Préférant tourner avec Mikhalkov, August, Lynch (père et fille), bref des auteurs et non pas des faiseurs, cette comédienne issue du théâtre, n’a sans doute jamais aimé la pression hollywoodienne. « A mon sens, Hollywood est quelque chose qui appartient à mon passé. Je m’en suis enfuie. » Depuis son épopée russe et ses rôles romanesques où son cœur balançait toujours entre deux hommes et jusqu’en 2006, elle n’a tourné que deux films et quatre fictions pour la télévision.
David Lynch la relance en l’intégrant dans son casting d’Inland Empire. Sa fille, Jennifer, lui donne le rôle principal de Surveillance, deux ans plus tard. La voici de nouveau sur la Croisette. Elle flirte davantage avec le polar, continue de chercher les signatures du 7e art. Soderbergh la choisit pour être la journaliste américaine interviewant le Che dans son diptyque sur Guevara. Sa voix est omniprésente, off. De même Fincher l’embauche pour The Curious Case of Benjamin Button, côtoyant ainsi Cate Blanchett et Tilda Swinton. Mais pas Brad Pitt, pourtant star du film.
Elle semble se contenter de cette place dans le cinéma. Loin de son premier rôle controversé dans The Baby of Macon, de Peter Greenaway, avec Ralph Fiennes. Elle y jouait une soi-disante Vierge, entraînant la passion furieuse de ses congénères, se montrant dans sa nudité la plus totale, violée par 200 hommes Rien ne choque Ormond. Elle aime la marginalité. Sans doute les espoirs placés en elle n’étaient pas appropriés tant son image de jeune femme romantique était loin de ses goûts pour le cinéma décalé, politiquement incorrect.
On est certes loin de son premier job de comédienne - une pub pour un fromage qu’elle a obtenu parce qu’elle pouvait rouler des yeux dans différentes directions !
Mais, lucide, elle n’oubliera jamais, qu’au faîte de sa gloire, elle était profondément malheureuse. Elle se souvient qu’à ce moment là, plutôt que de jouer, elle préféra tourner un documentaire sur les femmes bosniaques dans les camps de détention serbes ou encore collaborer avec le grand Harold Pinter. Mais Julia Ormond est aussi la co-fondatrice, avec Robert De Niro, de FilmAid International, une organisation qui était chargée de projeter des films dans les camps de réfugiés de l’ex-Yougoslavie et qui désormais s’étend à l’Afrique. Cette néo-californienne passe plus de temps à militer et défendre ses causes auprès des institutions que sur les plateaux de tournage.
vincy
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