David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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CITIZEN KUBRICK





Au panthéon du cinéma, aux côtés de Griffith, Eiseinstein, Chaplin, Lang, Ford, Renoir, Kurosawa, Fellini, Hitchcock, Welles, Bergman et Godard, Stanley Kubrick tient une place de choix. Depuis plus de 40 ans, il dessine une oeuvre singulière, régénérant tous les genres : policier, film noir, thriller, péplum, science-fiction, politique-fiction, comédie de moeurs.
 De ses premiers documentaires et ses débuts de scénariste-réalisateur à la maîtrise totale de ses productions hollywoodiennes sous l'égide de la Warner, Kubrick poursuit la même thématique : la déshumanisation.
 Selon Norman Kagan, l'univers de Stanley Kubrick s'élabore autour de 5 paramètres : montre pas cher
- le modèle
- le labyrinthe
- le cerveau
- l'oeil
et la machine qui s'articulent en réseau à travers tous ses films.
Le schèma ordonnateur de ses films : la circonvolution, et sa problématique qui passe par l'abolition ou la destruction de l'ordre ancien pour un ordre nouveau, hypothétique progrès vers un absolu (le foetus astral de 2001...) ou un état régressif (le futur peuple des cavernes de Dr Strangelove, le retour dit à l'état "normal" d'Alex dans A Clockwork Orange); le tout dû à la schizophrénie du modèle. On ne formate pas l'humain.
 Kubrick teinte sa vision pessimiste de l'humanité d'une pointe d'humour noir (Lolita), d'une loufoquerie (Dr Strangelove), d'un absurde (Orange mécanique) qu'accompagnent des musiques judicieusement utilisées en contre point (la poésie du Danube bleu dans ..., le cynisme de la chanson Mickey Mouse à la fin de Full Metal Jacket).

Kubrick architecture l'espace profilmique, contraint le déplacement de ses personnages. Il joue sur la symétrie (Barry Lindon) ou le déséquilibre de la composition des plans qui trouvent là leur synergie propre : les cercles de 2001..., le labyrinthe de Shining et des tranchées des Sentiers de la gloire; la déambulation anarchique d'Alex et de ses congénères dans A Clockwork Orange. Il cloisonne l'espace pour que le décor opère la projection mentale de l'intériorité des personnages.
 Affichant un goût pour le baroque, Kubrick s'est attaché à renouveler les codes du cinéma. Aucun cadrage ni aucune lumière sont innocents.
 Le montage elliptique et psychologique ou une action, une séquence n'en appelle pas une autre, vérifie cette stratégie d'investigation du subconscient grâce au départ à un découpage ouvert mais qui, par l'enchaînement des erreurs humaines - "l'éclipse de la Raison" - finit par conduire vers l'inéluctable. L'homme reste cependant libre de sa destinée. La preuve avec Eyes Wide Shut, utime libre arbitre face à l'intime, l'indivisible, l'individuel.
 Kubrick anime la part d'inconnu et de mystère qui réside en toutes choses En cela le sens de ses films est implicite. Sa part de vérité se trouve bien plus dans le ressenti que dans le connu. Il dit de 2001 L'odyssée de L'Espace : "J'ai tenté de créer une expérience visuelle qui aille au-delà des références verbales habituelles et qui pénètre le subconscient de son contenu émotionnel et psychologique". (S.K., Making of 2001, 1968). C'est aussi la limite et l'univers du cinéma de Kubrick : entre onirisme et abstraction.
 Le titre de son ultime film confirme cette vision introspective : Eyes Wide Shut (les yeux grands fermés). Signe avant coureur que le cerveau servira de nerf optique ? Ce n'est pas sans rappeler le premier plan de Un Chien Andalou (1928) film surréaliste de Luis Bunuel, où un homme tranche l'oeil de sa femme avec une lame de rasoir... Là Kidman, l'épouse, porte de slunettes, et voit bien au delà des pensées de cet être paumé entre voyeurisme et rues new yorkaises.
 Réalisateur, scénariste, monteur, truquiste, esprit indépendant, génie à tout faire, Grand Imagier de notre temps, ses films, qui semblent être comme autant de pièces se déplaçant et interagissant sur l'échiquier, font désormais partie de la mythologie moderne.

P.S : Les cinéastes préférés de S. Kubrick sont O. Welles et M. Ophuls. Il considérait Elia Kazan comme le plus grand cinéaste américain de tous les temps.

clc


 
 
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