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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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ON SE LEVE TOUS POUR DANO
En quelques films, et quelques années, Paul Dano, s’est imposé avec des rôles complexes, et a impressionné les cinéphiles en tenant tête aux plus grands, de Daniel Day Lewis à Brian Cox en passant par Toni Colette. Surtout, qu’il soit mutique ou passionné (au sens chrétien du terme), Dano « l’intello » exerce son métier avec un professionnalisme rare.
Il est comédien depuis qu’il est gamin, se frottant d’abord à la scène (new yorkaise) et notamment, à 12 ans, répliquant sur les planches l’oscarisé George C. Scott. Logiquement, le cinéma indépendant en quête de chair fraîche pour des films scrutant avec de plus en plus d’intérêt l’adolescence américaine paumée ne pouvait qu’apprécier à un talent si précoce.
Il débute dans le rôle de Howie Blitzer, Montres homme dans L.I.E. Long Island Express. Histoire de pédophilie homosexuelle. Il y a plus « divertissant ». Certains se font un nom avec des séries Tv, d’autres avec des comédies ciblées, d’autres encore en fils de star dans un film grand public. Là il y perd sa mère et son innocence. Paul Dano arrive au cinéma avec un film dont la noirceur humaine reflète bien ses goûts. A 17 ans, il reçoit une multitude de prix internationaux : festival gay de Los Angeles, Festival de Stokholm, Independant Spirit Awards…
Il rejointLe Club des Empereurs, avec Emile Hirsch, qu’il retrouvera dans The Girl Next Door puis dans Taking Woodstock. Mais il prend son élan en 2005. The Ballack of Jack and Rose lui permet de rencontrer Daniel Day-Lewis. Celui-ci, pourtant réputé perfectionniste, est si impressionné par le jeune Dano qu’il a suggéré à Paul Thomas Anderson de l’engager pour jouer le rôle du prêtre fanatique dans There Will Be Blood. Là aussi il joue son ennemi, un méchant, sexuel and insaisissable. Etonnant de maturité, il continue son parcours dans des films indépendant comme The King, sélectionné à Un Certain Regard à Cannes, et en jeune idéaliste dans Fast Food Nation, en Compétition à Cannes. Mais c’est quelques mois plus tard que sa vie va changer.
Pour se préparer à un fils aîné, mutique et mal dans sa peau, il essaie de ne pas parler pendant deux jours chez lui. Résiste tant bien que mal. Mais il sera parfait le jour venu. Personne n’aurait imaginé le succès de Little Miss Sunshine. Paul Dano se fond dans ce casting étoilé – il vénère Steve Carrell – et offre une performance silencieuse mémorable. Jusqu’à son "Fuck" enragé et anthologique. Il enchaîne avec There Will Be Blood, l’un des meilleurs films de l’année 2008. Double personnage, où la foi allume ses yeux et sa ferveur le conduit à une forme de folie obsessionnelle. Son charisme l’aide à jouer d’égal à égal avec Daniel Day Lewis.
Physiquement banal, ce jeune homme à lunettes prend son métier au sérieux et se bat contre le manque de confiance en soi. Ce hippie chez Ang Lee, qui le fait revenir à Cannes, grimpe vite les marches du système. Il devient producteur exécutif d’un de ses films, Gigantic. Là encore il aime se faire frapper. «Je suppose que c’est une qualité masochiste que je possède. » Même dans une comédie, il aime jouer les dépressifs. Mais pas forcément dans le même genre de films. Paul Dano veut continuer d’apprendre, pour ne pas s’ennuyer, pour ne pas se répéter.
Mais ce pudique est aussi dans la contradiction. Révéler ses émotions intimes, les exposer ainsi sur la pellicule, le perturbe toujours. Mais il cherche aussi à être surpris. Il préfère le mystère aux génériques conceptuels, aux produits formatés, aux films prévisibles. Il est bien tombé : Spike Jonze lui a deandé de faire une vois dans son prochain film.
A croire qu’il n’attire que les bons cinéastes, en tout cas les auteurs les plus respectés par les cinéphiles.
vincy
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