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David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles. |
(c) Ecran Noir 96 - 24 |
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ELLE EST PAS BELLE, LA ROMAINE ?
Si Giovanna Mezzogiorno n’est pas très connue du grand public français, elle est une véritable star en Italie. De celle qui attire le public dans les salles et les prix dans les festivals. Cette jeune romaine de 35 ans a déjà treize ans de carrière derrière elle, voyageant entre Paris, Milan et Rome.
Dès son deuxième film, elle obtient une nomination comme meilleure actrice aux César italiens, montres automatiques homme les David Di Donatello. La première d’une longue série (sept citations, un gagné). Michele Placido (Romanzo criminale) l’avait repéré. Celle qui fit ses armes aux côtés de Peter Brook, dans son atelier à Paris, allait aussi être acclamée à Venise en recevant le prix du meilleur espoir. De quoi faire rapidement décoller une carrière. Comme le cinéma italien n’est plus ce qu’elle était, elle accepte les mélos, les comédies, les drames… et un petit rôle dans la série Les Misérables.
En 2001, elle est la fiancée enceinte de Stefano Accorsi dans L’ultime baiser (L’ultimo Bacio), énorme succès en Italie (2,2 millions d’entrées) et prix du public à Sundance. C’est aussi cette année là que Accorsi lui préfère Laetitia Casta et la quitte. Elle tournera ses yeux vers le cinéaste Daniele Anzelloti avant de s’engager avec le chef opérateur Alession Fugolo.
Avec le cinéaste peu connu en France (hormis Hammam) mais très populaire en Italie Ferzan Ozpetek, elle tourne La fenêtre en face (La finestra di fronte), film passionnel qui la consacrera. Ce hit (1,8 millions d’entrées) lui vaudra des prix d’interprétation : le Donatello (César italien) mais aussi ceux des festivals de Bangkok, Flaiano, Karlovy Vary…
Aussi belle que talentueuse, Mezzogiorno ne chôme pas dans un pays où les rôles sont rares. Fabio Carpi ou Sergio Rubini l’engagent. En France, on la voit dans le gentil navet de Marie-Anne Chazel, Au secours, j’ai trente ans.
Mais c’est avec le film de Cristina Comencini, La bestia nel cuore (2005), qu’elle devient la comédienne italienne la plus sollicitée de sa génération. Prix d’interprétation à Venise, où le film reçoit cinq prix, Giovanna continue de séduire avec des drames psychologiques où ses tourments se révèlent sur grand écran. Sa finesse et son jeu subtil, pas loin d’une Binoche à ses débuts ou d’une Marina Hands, sont repérés à l’extérieur des frontières. Elle tourne dans L’amour aux temps du choléra (de Mike Newell, avec Javier Bardem), Les murs porteurs (avec Charles Berling et Miou-Miou), Palermo Shooting (film de Wim Wenders qui fut en compétition à Cannes).
Elle revient sur la Croisette avec Vincere, le nouveau Bellocchio, présenté en compétition, où elle incarne la maîtresse du leader fasciste Benito Mussolini, Ida Dalser. Entre folie et désir de justice, abîme et crédulité, elle transcende l’image et donne au film un relief inattendu.
Premier ou second rôle, voleuse sexy ou libertaire romantique, amoureuse absolue sur pellicule ou tragédienne inspirée sur les planches, elle sait se glisser dans les personnages avec une facilité déconcertante, n’hésitant pas à relever des défis physiques (fille handicapée) ou psychologiques (innocente condamnée).
Plus que Ornela Muti et Monica Bellucci, Mezzogiorno est sans aucun doute la première actrice italienne à pouvoir rêver d’une filmographie s’étirant sur quelques décennies… comme les Sandrelli, Vitti, Cardinale, Morante …
vincy
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