David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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13 août 1899
Naissance à Londres d’Alfred Hitchcock (entre George Cukor et Humphrey Nogart, chronologiquement parlant)

1922
1er film (Number 13), inachevé

1er mars 1926
Le jardin des plaisirs, son premier film, muet, est salué par la critique.

30 juin 1929
Chantage, son premier film parlant, l’impose déjà comme un maître du thriller.

29 mai 1934
Peter Lorre et Leslie Bank commencent le tournage de L’Homme qui en savait trop, à St Moritz (en Suisse).

6 juin 1935
Les 39 Marches fait son avant-première londonnienne. Hitchcock est déjà surnommé « le jeune homme au cerveau de maître ». C’est son 19ème film! Typiquement hitchcockien, et premier de ses chefs d’oeuvre, ce film d’espionnage va être son plus gros succès international (avec Une femme disparaît) durant sa période anglaise.

22 août 1937
Hitchcock débarque à New York, avec le Queen Mary. Il est en vacances, officiellement. Hollywood lui fait les yeux doux.

1er septembre 1938
Une femme disparaît sort en salles. Carton international.

28 mars 1940
Sortie de Rebecca, premier film américain du maître. L'oeuvre remportera l’Oscar du meilleur film.

3 janvier 1949
Hitchcock signe un contrat avec la Warner : 4 films en 6 ans, et un salaire total de 990 000 $.

20 avril 1950
Le premier roman de Patricia Highsmith est paru. Hitchcock acquiert les droits de Strangers on a Train (L’inconnu du Nord Express), pour 75 000 $.

28 mai 1954
Paramount et Hitchcock signent une collaboration pour 9 films (Psychose interrompra le partenariat).

19 avril 1956
Grace Kelly devient Princesse de Monaco. Hitchcock perd son égérie, mais ils resteront amis.

29 avril 1974
The Film Society of Lincoln Center rend hommage à sa contribution pour le cinéma.

9 avril 1976
Sortie du dernier film d’Alfred Hitchcock, Complot de famille

1er janvier 1980
Il est nommé Grand Chevalier de l’Empire Britannique.

20 avril 1980
Décès d’Alfred Hitchcock, à Bel Air - Los Angeles (USA).



S.U.S.P.E.N.S.

En fait Hitchcock a toujours été moderne. Bien avant Psychose. Le suspens demande au spectateur d’être impliqué dans chaque détail d’une scène, de participer au film, de vouloir devancer les héros, parce que le spectateur, lui, sait.
Hitchcock montre ce qui va arriver pour maintenir le spectateur en haleine. C’est du cinéma quasiment intearctif.
Le maître ne surprend jamais le spectateur. Il anticipe. Au lieu qu’une scène explicative amène la scène d’action, il mélange les deux, évite la redondance, et suit d’un bout à l’autre le drame ou l’action.
Le spectateur, dans un film d’Hitchcock, veut prévenir les personnages de ce qui va se passer. Hitchcock va alors faire durer ce suspens, en rendant le temps élastique, en cumulant les obstacles pour le héros, en augmentant le degré d’impossibilité pour que tout finisse bien.
Un des premiers films du maître à utiliser ce procédé est Agent Secret (1936) : un gamin transporte une bombe, mais perd son temps en flâneries, à s’amuser insupportablement, inconsciemment.
Le summum sera la célèbre scène des cymbales dans L’Homme qui en savait trop (1956), où jusqu’au bout on attend de savoir si le meurtre surviendra quand les deux cymballes se frapperont.
Il s’agit aussi de créer des scènes cinématographiquement fortes, stimulantes mêmes, où il est presqu’impossible pour le protagoniste de s’en sortir. La Mort aux trousses en est l’exemple parfait (la scène du champ de maïs, celle du Mont Rushmore). Il l ’a aussi exploité avec un simple verre de lait peut-être empoisonné. Hitchcock ici prend son temps pour que Cary Grant montre l’excalier, avec le verre.
Le suspens implique ce « ménage à trois » (ce sont ses propres termes) entre l’image, le spectateur et le narrateur. Et le public l’a remercié à juste titre en allant voir ses films avec délectations.
« Il faudrait inventer un slogan du genre ' Empêchez-les de dormir au cinéma! ". Le stimulant c’est l’action. » déclare le Maître.



LE PETIT THEMA HITCHCOCKIEN NON ILLUSTRÉ

Note: Les apparitions (caméos) d'Hitchcock sotn répertoriées directement dans les fiches de film.
Hitchcock se répétait-il ou utilisait-il un "code-images" à travers des symboles récurrents dans ses films?

Parmie eux:
Les Escaliers
La Psychanalyse
Les Blondes Hitchcockiennes
La Poursuite
mais aussi les trains (La Mort au trousse, L’inconnu du Nord Express, Une femme disparaît...), les églises et la religion (L’Homme qui en savait trop, La loi du silence, Les 39 marches, ...) ou encore le piano (Fenêtre sur cour, La Corde, ...).
Et bien évidemment lui-même avec ses nombreuses apparitions (voi dans nos fiches de film). Hitchcock faisait toujours ses apparitions au début du film. Il savait que les spectateurs le cherchaient du regard. Et il ne voulait pas qu’ils dévient leur attention en pleine intrigue.

Les escaliers
Un élément récurrent dans tous ses films : l’escalier.
C’est même un lieu privilégié pour faire monter le suspens, que ce soit dans Vertigo (l’église), L’homme qui en savait trop (l’ambassade), Soupçons (la montée du verre de lait), Les Enchaînés (la maison d’Alexandre Sebastian), Psychose (le meurtre du détective), etc...
Il est né dans ses premiers films et trouve à chaque fois un écho différent (jusqu'au minimaliste: dans Le crime était presque parfait, la clef est cachée sur une marche, en face d'une porte de rez-de-chaussée).
L’escalier sert à distordre l’espace et le temps, en augmentant la durée de la scène, et en rendant cinématoghraphiquement intéressant un déplacement dans le décor. Cela permet aussi d’avoir un décor hollywoodien, obligeant à avoir un hall, et donc plusieurs angles pour un même endroit.

La psychanalyse
Omniprésente dans ses films, superficiellement (Joan Fontaine analysant Cary Grant comme un éternel enfant dans Soupçons) ou profondément (La Maison du Dr Edwards).
Dans La Maison du Dr Edwards, on est carrément chez les fous. On retrouve la psychanalyse dans Sueurs froides (dédoublement), Psychose (la scène finale expliquant la psychopathie d’Anthony Perkins), Pas de printemps pour Marnie (une criminelle depuis l’enfance), etc...
C'est devenu un élément majeur pour expliquer le comportement de ses personnages, qu'ils soient victimes ou criminels. Ces discours freudiens alimentent le dialogue, souvent de manière très vulgarisatrice, comme deux personnes cherchant à se connaître.

Les blondes hitchcockiennes
Une blonde glaciale réveillant les désirs les plus inavouables, actrices pouvant être manipulées selon les souhaits les plus absurdes du réalisateur. Une chair jamais vue, mais tant désirée. A la fois sacrée et distante. Réservée mais brûlante. « A ladylike bitch » (une garce raffinée) comme disait Hedren.
* Joan Fontaine
* Ingrid Bergman
* Grace Kelly (la quintessence de la blonde hitchcockienne)
* Dorris Day
* Eva Marie-Saint
* Kim Novak (celle qu'il a le plus détesté)
* Janet Leigh
* Tippi Hedren

Il aime plonger ses « blondes » qui ont une vie ennuyeuse, morne, dans des dilemmes passionnels, des tragédies qui peuvent être fatales, mais qui eveillent leur envie de vivre.
Vu ce qu’il leur arrive, la vie banale et quotidienne est peut-être plus souhaitable...
Il les a rendues voleuse, criminelle, espionne (parfois à double-jeu), bourgeoise, mondaine, mère, enquêtrice... toujours actives cependant.
Les films d'Hitchcock trouvent ici un de leur paradoxe qui explique leur popularité aux USA. D'apparence pudibonde, voire puritaine (pas un gramme de chair n'apparaît jusqu'à Psychose), ils sont en fait profondément érotiques, sensuels, allumeurs. De quoi ne choquer personne, mais de contenter tout le monde. La charge sexuelle atteint cependant un paroxysme avec Psychose (la nudité sous la douche, Marion à demi-nue sur son lit...).
La blonde hitchcockienne est une poupée raffinée dont il peut faire ce qu'il veut. Vêtements, coiffure, gestes, voix... il contrôle tout. Il modèle le tout. Pour preuve, cet aveu: "Kim Novak n'est qu'une inconsistante cire qui m'a couté les plus grandes peines du monde à modeler."

Heureusement, il en a aimé une; à propos de Grace Kelly, il disait: « Tout le monde dit qu’elle est froide et distante. Mais pour moi, elle a toujours été un volcan sous la neige... »

La poursuite
Un personnage poursuivi... ou qui poursuit. C'est une notion primordiale dans les scénarii hitchcockiens. C'est dans une poursuite que se reflète la relation, son intensité, son besoin, son envie d'exister, entre deux personnages.
Cela rend le film cinégénique, apte à vivre tous les rebondissements, et permet aux personnages de faire des rencontres impromtues ou d'agir de manière hasardeuse. Bref cela alimente l'histoire.
Dans La Main au Collet, Cary Grant poursuit le Chat, qu'il est censé être; tandis que lui-même est poursuivi par la police.
The Birds conduit la jolie Tippi à fuir de San Francisco à Bodega Bay, et finalement à empirer sa situation.
Vertigo n'est qu'un film où les personnages poursuivent des illusions, des leurres, des mythes. Ils fuient et ils disparaissent.
Le meilleur pour la fin : Les 39 marches (période anglaise) et La Mort aux Trousses sont typiquement des films de poursuite (et des road movie). Dans le second, Cary Grant est poursuivi, sans savoir pourquoi. Du coup il fuit dans la gueule du loup. Bref il courre de New York au Mont Rushmore, mais sans aucune raison.




 
A noter : Pas un seul Oscar dans sa carrière

Oscar / Irving G. Thalberg Memorial Award en 1968
6 Nominations Oscar du meilleur réalisateur : Rebecca, Soupçons, Lifeboat, La Maison du Dr. Edwards, Fenêtre sur cour, Psychose.

Officier des Arts et des Lettres (France)
Chevalier de la légion d’honneur (Cinémathèque française)

American Film Institute
Prix pour l’ensemble de sa carrière en 1979

Director’s Guild of America
Prix pour l’ensemble de sa carrière en 1968

Golden Globes / Cecil B. DeMille Award en 1972
Golden Globe Meilleur show TV en 1958
Nomination Golden Globe du meilleur réalisateur pour Frenzy

National Board of Review / meilleur réalisateur pour L’étau

New York Film Critics Awards / meilleur réalisateur pour Une femme disparaît

Festival du Film de San Sebastian / meilleur réalisateur pour Sueurs Froides, La Mort aux trousses
 
 
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