David Lynch, Lion d'or et Palme d'or, n'a pas tourné de long métrage depuis 2006. Une longue absence. Heureusement il nous a offert une suite à Twin peaks pour la télé. Et on peut voir ses photos fétéchistes dans l'exposition de Louboutin au Palais de la Porte dorée. Il vient aussi de terminer un court métrage. Elephant Man ressort cette semaine en salles.



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Son enfance/sa formation

Buster Keaton est né le 4 octobre 1895 à Pickway dans le Kansas (ville qui par ailleurs n’existe plus puisqu’elle a été entièrement rasée par un cyclone) et est le premier des trois enfants de Joe et Myra Keaton. Ses parents étaient des artistes de vaudeville et du music-hall, sillonnant les Etats-Unis pour effectuer leurs numéros mêlant chansons, musiques et acrobaties en tout genre.

De son vrai prénom Joseph (car c’est ainsi que se nommait chaque aîné chez les Keaton depuis plusieurs générations), Répliques Montre il écopa du surnom de Buster grâce au célèbre magicien Harry Houdini. Buster Keaton raconte dans son autobiographie que le magicien, ami de la famille, le vit dégringoler dans les escaliers alors qu’il n’avait que quatre mois et s’était exclamé : « What a Buster ! ». Et cette réputation de casse-cou, le jeune Buster n’a cessé de la démontrer au fil du temps. Il relate lui-même une journée particulièrement significative de son enfance : « Ce matin-là, donc, je trottinais innocemment dans la cour de la pension où nous logions, et la femme de ménage essorait du linge. Fasciné par le mécanisme de l’essoreuse, je glissai mon doigt dedans, et il fut si bien essoré que le docteur, appelé en hâte, du m’amputer de la première phalange. […] Quand je fus réveillé, je m’aventurai une fois de plus dans la cour. Cette fois-ci, j’avisai une pêche et voulus la cueillir, mais elle était trop haute pour moi. […] Je réussis à trouver une brique et la lançai sur le fruit pour le faire tomber. Je ratai l’objectif, mais la brique réfractaire atterrit sur moi, me fendant le crâne. On rappela le même docteur, qui cette fois posa trois agrafes sur mon scalp. On me remit au lit. Je fus réveillé par le grondement d’un cyclone. […] Je ne tombai pas par la fenêtre. Je fus littéralement aspiré à l’extérieur par les tourbillons du vent et précipité sur la route. » Voilà qui témoigne de sa solidité physique qu’il développera considérablement au cours de sa carrière.

Tout comme Charles Chaplin, Buster Keaton était un enfant de la balle et monta sur scène (officiellement) pour la première fois lorsqu’il avait quatre ans formant avec ses parents la troupe des « Trois Keaton ». Le trio fonctionnait parfaitement bien et le jeune Buster remplissait le rôle de serpillère humaine. Son père le lançait d’un côté à l’autre de la scène sans que celui-ci ne pleure ou ne se fasse mal.
De cette façon, la famille Keaton parcourut de nombreuses fois le territoire américain, se produisant sur les scènes du music-hall du pays tout entier avec des artistes de toutes origines. L’un des numéros qu’ils exerçaient se déroulait comme ceci : Joe Keaton se présentait sur scène et entamait une chanson. Sur quoi, Buster faisait son entrée et se mettait en tête de balayer le sol le plus bruyamment possible ce qui interrompait le chanteur. Puis Buster faisait semblant de trouver un objet imaginaire et le déplaçait dans un coin de la scène. Agacé, son père le ramenait à son lieu originel. Et ainsi de suite, le tout allant crescendo dans l’énervement, les deux comiques se disputaient l’objet jusqu’à ce que Joe Keaton emploie la force à l’encontre de son fils. Des chaises, des tables et des balais furent brisés sur le corps de l’un ou de l’autre.
Quant à son éducation, ce sont ses parents qui s’en sont chargés et Buster n’alla qu’une journée à l’école. Il déclare également dans son autobiographie que son père ne lui a jamais enseigné les « tours » de comiques et qu’il a appris tout simplement en l’observant et en l’imitant.

Puis avec le temps, le succès des Keaton s’estompa et le père de Buster sombra de plus en plus dans l’alcoolisme. C’est à ce moment que ce dernier décida de se lancer dans une carrière solo en partant à New York. Mais là-bas, il fit la rencontre de Joe Schenck (producteur) et du comique Roscoe Arbuckle qui lui proposa de faire des essais dans son court métrage The butcher boy (Fatty garçon boucher). Pour son premier jour de tournage, Buster reçut un sac de farine en pleine figure qui lui fit faire un demi-tour complet. Cela ne l’empêcha pas d’être aussitôt fasciné par le cinéma : « Mais pour moi, la grande révélation du cinéma, c’est qu’il pouvait aller infiniment plus loin que les limites étroites du théâtre. […] La caméra ne connaissait aucune limite. Sa scène, c’était le monde entier. Si on voulait pour décor une ville, un désert, l’océan, la Perse ou les Montagnes Rocheuses, il suffisait d’y emmener sa caméra. »

Du court au long

Buster Keaton découvrit le cinéma à New York en 1917 mais aussi sa future épouse qui le suivit à Los Angeles où s’installaient désormais les studios d’Arbuckle. En 1918, il prit part à la Première Guerre mondiale mais sans jamais mettre un pied sur le champ de bataille. L’armée repéra très vite ses dons de comiques et il s’occupa surtout de divertir les officiers.
De retour aux Etats-Unis, Buster se vit proposer un contrat à 1000 dollars la semaine par la Warner et également par la Fox. Il déclina poliment et retourna travailler avec Joe Schenck et Arbuckle pour la Comique Films. Les deux hommes feront onze courts métrages ensemble (avec Al St-John, un autre compère) et en 1920, il réalise son premier court métrage en solo : The High Sign (Malec champion de tir).

De 1920 à 1923, il tournera pas moins de 19 courts métrages dont certains restent aujourd’hui très célèbres comme Cops (Malec déménageur) où Buster est poursuivit par tous les policiers d’une ville, ou encore One week (La maison démontable) qui raconte la drôle de construction d’une maison par Buster et son épouse. En 1922, la Comiques films sera rebaptisée Buster Keaton Productions. Il est un cinéaste indépendant et a donc une liberté artistique totale quant à la conception de ses films. Il travaillait avec une équipe réduite (avec par exemple son gagman attitré, Clyde Bruckman) ce qui lui permettait de tourner vite et bien.

En 1923, son contrat avec la First National (qui distribuait ses films) touche à sa fin et ces derniers ne sont plus satisfaits de son travail. C’est alors qu’on lui propose de passer au long métrage que la MGM distribuera. Ses deux premiers seront The three ages (Les trois âges) et Our Hospitality (Les lois de l’hospitalité) avec pour budget 200 000 dollars environ chacun. Par la suite, Keaton gardera ce rythme de deux films par an : un tourné au printemps et l’autre à l’automne. « Il me fallait huit semaines de tournage, au lieu de trois pour un film de deux bobines. […] Le montage durait deux à trois semaines, ce qui me laissait trois semaines de liberté entre la finition d’un film et le début du suivant », explique-t-il .
En 1926, son producteur, Joe Schenck, passa à la United Artists, entrainant Keaton dans son sillage. C’est ainsi que, tout en restant indépendant, il réalisa trois films pour le studio : Le mécano de la General, Sportif par amour et Steamboat Bill Junior.

Un pas vers la fin…

C’est en 1928 que Buster Keaton commit ce qu’il appela par la suite « la plus grande erreur de ma vie ». Alors qu’il triomphait au box-office avec chacun de ses films, il signa un nouveau contrat (sous les conseils de Schenck, mais Keaton a longtemps hésité avant d’accepter) le liant à la Metro-Goldwyn-Mayer et il renonça alors à ses propres studios. Il fut par conséquent intégré à une grande structure où tout était compartimenté. Lui qui avait l’habitude de faire ses films avec une équipe réduite, il vit arriver une batterie de scénaristes qui essayèrent tous d’imposer leurs idées.
Peu à peu, Buster Keaton perdit sa liberté artistique noyé dans cet immense système. Les membres de son équipe furent dispersés dans divers services et il dut se battre à chaque fois un peu plus pour garder sauf son cinéma. Dans le même temps, son divorce douloureux et ses problèmes d’alcoolisme ne firent qu’alourdir la chute.

En 1929, il réalisa Le Caméraman que certains considèrent comme le dernier de ses films majeurs. Il continua de tourner en vedette dans des films sonores mais il perdit beaucoup de sa superbe. Les années 30 seront pour lui une lente traversée du désert.

Les films de Buster Keaton et la qualité de son cinéma seront pendant longtemps mis de côté et il faudra attendre la Nouvelle Vague pour que son génie soit enfin réhabilité.

Le livre Bye Bye Bahia



 

 
 
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