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Souvenirs de Sautet...
Les Choses de la Vie, la chanson, Paroles de Jean Loup Dabadie (Mathilde Lorit)
Hélène : « Ce soir, nous sommes septembre Et j'ai fermé ma chambre
Le soleil n'y entrera plus
Tu ne m'aimes plus...
La haut, un oiseau passe,
Comme une dédicace
Dans le ciel... »
Pierre (parlé): «Je t'aimais tant Hélène, Il faut se quitter
Les avions partiront sans nous
Je ne sais plus t'aimer Hélène... »
Hélène : « Avant dans la maison,
J'aimais quand nous vivions
Comme dans un dessin d'enfant
Tu ne m'aimes plus...
Je regarde le soir
Tomber dans le miroir
C'est ma vie... »
Pierre (parlé) : « C'est mieux ainsi Hélène, C'était l'amour sans amitié
Il va falloir changer de mémoire
Je ne t'écrirai plus Hélène»
Hélène : « L'histoire n'est plus à suivre Et j'ai fermé le livre
Le soleil n'y entrera plus
Tu ne m'aimes plus... »
Une histoire simple (Muriel Raymond)
Votre vie, c'était « Une Histoire simple ». Il y avait tous vos copains : « Max et les ferailleurs », « César et Rosalie », « Vincent Paul et les autres », « Mado », « Nelly et monsieur Arnaud ». Je les ai tous rencontrés. Mais j'aurais aimé vous croiser, vous le père, l'ami, l'homme, le réalisateur. Vous avez su capter le regard fragile d'une femme et bien des hommes se sont perdus dans ceux de Romy et d'Emmanuelle. Et que dire des hommes ? « Mauvais fils » ou bons garçons, Jean-Paul, François, Yves, Samy, Louis, Michel, Gérard..., ils ont tous croisé votre caméra. Toutes vos histoires nous racontaient « Les Choses de la vie ». Avec vous, nous voyagions en « Classe tous risques », mais vos hôtesses jamais n'oubliaient le « Bonjour sourire ! ». J'aurais voulu vous entendre me dire « voulez-vous passer « Quelques jours avec moi » ? ». Mais le destin en a décidé autrement. La mort vous a vampé pour l'éternité, « Garçon » ! Et depuis que vous avez passé « L'Arme à gauche », j'ai « le coeur en hiver »...
Un coeur en hiver (Laurence Albon)
Claude Sautet, avec Un CÏur en hiver a réalisé une merveille en matière de peinture humaine. Peu de films ont su capter lâme de ses personnages avec autant de justesse et de subtilité. On aime dabord le film pour Maxime (André Dussollier) et sa droiture noble. On est ensuite touché par Camille (Emmanuelle Béart), sa quête dabsolu et sa manière de se plonger dans une histoire damour désespérée. Mais Un CÏur en hiver est surtout remarquable pour le personnage de Stéphane (Daniel Auteuil). Rarement on avait vu au cinéma un personnage aussi opaque et énigmatique. Le film entier tourne autour de lui et bute contre ce caractère sibyllin et quasiment autiste. A chaque fois quil change de comportement, et quil se renferme brusquement sur lui-même après avoir fait entrevoir les sentiments quil pourrait éprouver, on souffre avec Camille qui, humiliée, va jusquau bout de ce quelle ressent. La scène du restaurant illustre parfaitement cette souffrance indicible : Camille, bafouée, fait un scandale en mettant son être à nu. Ce moment, dune grande cruauté et dune inénarrable beauté, nous glace et on reste pétrifié devant la détresse de le femme rejetée et la non-émotion de son bourreau.
Nelly et Monsieur Arnaud (Alix Tardieu)
Comme pour " Un coeur en hiver ", Claude Sautet joue avec un triangle " amoureux ". Mais si c'était si simple, on n'aurait pas un film de Sautet. En effet, d'un côté on trouve Michel Serrault écrivain morfond dans une solitude qu'il n'a pas choisi, de l'autre on s'émerveille devant le naturel de Nelly (Emmanuelle Béart) qui débarque dans la vie de Monsieur Arnaud pour l'aider à écrire son nouveau roman. Enfin, il y a ce charmant éditeur, Jean-Hugues Anglade, qui s'amourache de Nelly. Une complicité s'installe entre le tandem Serrault-Béart, Nelly devenant une véritable confidente pour Mr Arnaud qui lui voue un véritable amour paternel avec un zest de jalousie. Une tranche de vie tellement pleine de sentiments que le film en déborde, une fois de plus Sautet s'attarde sur les relations humaines tout en douceur.
Nelly et Monsieur Arnaud (Yannick Vely)
La première rencontre entre Nelly, Emmanuelle Béart, jamais aussi belle que dans ses films et Mr Arnaud, Michel Serrault, fantastique, m'a marqué. En quelques plans, quelques regards, tout devient limpide : les caractères des personnages, la dimension de leur relation future. En 10 secondes, ce n'est plus Emmanuell' Béart et Michel Serrault mais Nelly et Monsieur Arnaud pour le film et pour la vie.
Hommage d'une lectrice
Mon coeur a chaviré de peine lorsque j'ai appris le départ de Claude
Sautet...
L'année dernière, il était venu à la Cinémathèque de Nice où un hommage
lui était rendu et une rétrospective de sa carrière présentée...
Il a gentiment communiqué avec son public et a fait preuve d'une
disponibilité et d'une écoute remarquables...
A l'instar d'un autre cinéaste dont je regrette la disparition, François
Truffaut, il a su dépeindre dans ses films la compléxite et l'émotion
des sentiments et des relations amoureuses. Le choix des décors, des
musiques et des acteurs ajoutaient à sa façon de filmer un brio qui ne
sera jamais égalé.
J'attends avec impatience le portrait que vous allez lui consacrer la
semaine prochaine.
A bientôt et merci !
CAROLE.
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