Dossiers de l'écran





Quand les dragons s’enflamment...

Introduction

Son cinéma est l’un des plus prolifiques, grâce à des films d’actions populaires mais aussi avec un star-system très développé.

Suite à la Guerre de l’Opium, Hong Kong est devenu une colonie britannique, avec cet énorme monstre chinois en toile de fond. C’était en 1841.
156 ans plus tard, Hong Kong revient à la Chine, appelée à devenir la première puissance économique mondiale.
Entre temps HK est devenu un pôle financier de premier ordre (18% du PIB Chinois), et le troisième producteur de cinéma dans le monde, après Hollywood et Bombay, mais deuxième en terme d’exportation.
Son cinéma est l’un des plus prolifiques, grâce à des films d’action populaires mais aussi avec un star-system très développé. Une pop-culture qui a dépassé les frontières.
En ré-annexant HK, la Chine met-elle en péril cette industrie et cette culture développées dans un climat de liberté et de démocratie?
Car non seulement des cinéastes, des styles, des genres, des manières de travailler vont se confronter. Mais le pouvoir communiste chinois va-t-il laisser filmer des sujets aussi tabous que l’homosexualité ou la liberté individuelle de s’exprimer?
La Censure est la seule réelle angoisse de cette rétrocession.
On peut en douter en voyant que le dernier Zhang Yimou a été interdit de projection à Cannes, que Zhang Yhuan n’a pas eu le droit de sortir de son pays pour présenter son film sur la Riviera.
Pourtant la Chine a promis 50 années sans modifications réelles, politiques, économiques et culturelles....
Un pays, deux systèmes....

Capital

Avec un cinéma très varié (action, drames, comédies), Hong Kong n’espère qu’une chose: l’accès au marché chinois. La Chine s’éveille. Une population jeune, qui s’enrichit, urbaine, de plus en plus apte à dépenser son argent pour des loisirs.

Généralement la profession se montre enthousiaste face aux bouleversements à venir. C’est un véritable optimisme prévisionnel que prévoient les spécialistes de l’industrie du divertissement.
Cette explosion, d’après les experts, fera basculer la capitale artistique de Pékin à Hong Kong durant les 5-10 prochaines années.
La liberté artistique acquise à Hong Kong devrait influencer fortement la création cinématographique chinoise.
Avec un cinéma très varié (action, drames, comédies), Hong Kong n’espère qu’une chose: l’accès au marché chinois. La Chine s’éveille. Une population jeune, qui s’enrichit, urbaine, de plus en plus apte à dépenser son argent pour des loisirs.
L’industrie du cinéma n’a pas quitté cette future-ex colonie britannique. Malgré des financiers qui se sont expatriés, malgré des investissements qui fuient à Singapour, le Cinéma garde espoir et capitaux.
Un des signes les plus rassurants se situe dans les mises en place de filiales de compagnies étrangères. Les sociétés américaines ou européennes rêvent de cette porte d’entrée au giga-marché chinois.

Productions

En 96, 80% du Box Office était assuré par les films de Hong Kong. 6 millions d’habitants, qui restreignaient les budget des films (Happy together le dernier drame de Kar-wai a coûté 4 200 000$).

Ventes de programmes télé, investissements dans les chaînes par satellites, alliances avec des réseaux de distributions.....
James Kralik, importateur de films de Bruce Lee et de Jackie Chan, reconnait que "les films occidentaux, qui longtemps ont dominé l'industrie du cinéma et de la télévision de Hong Kong, sont de plus en plus détrônés par des films locaux qui répondent aux goûts, à la culture et à la langue des résidants. Les gens veulent qu'on les divertisse dans leur langue, à travers leurs préoccupations quotidiennes et avec les subtilités de leur langue."
En 96, 80% du Box Office était assuré par les films de Hong Kong. 6 millions d’habitants, qui restreignaient les budget des films (Happy together le dernier drame de Kar-wai a coûté 4 200 000$).
Seule possibilité d’exportation (langue, pouvoir d’achat, culture): Taiwan, 20 millions d’habitants.
Imaginez les possibilités avec un marché 200 fois plus grand.
De la même manière on peut douter de la faciliter de conquérir des marchés aussi imperméables aux cultures occidentales. Peu de films européens percent (sauf dans les festivals). Seuls les gros budgets hollywoodiens, marketing inclus, arrivent à devenir des hits.
Mais cela sera de plus en plus dur.
D’autant que le régime chinois veille. Et n’autorise pas tous les films américains à être distribués dans le pays.
Le problème de la distribution est réel en Chine. Au point que seule une douzaine de films locaux arrivent à trouver le chemin des salles.

Personne n’est parfait

Les créateurs font aussi face à d’autres obstacles: salaires de stars à la hausse, manque de coopération de la part des autorités, absence d’une réelle politique de cinéma, scripts sans intérêts mais pourtant imposés par les producteurs.

D'un côté, des stars de Hong Kong qui critiquent violemment les films médiocres qui sont produits sur leur île. Le piratage a aussi cette conséquence: "films à formules, productions en moins grand nombre, public indifférent."
Les créateurs font aussi face à d’autres obstacles: salaires de stars à la hausse, manque de coopération de la part des autorités, absence d’une réelle politique de cinéma, scripts sans intérêt mais pourtant imposés par les producteurs.
Hong Kong a donc hérité de la tradition britannique (aucune aide au cinéma local) et des défauts hollywoodiens du marché. La passivité des britanniques a même été considérée comme une adversité au cinéma local.
Le gouvernement est en effet hostile aux cinéastes. Kar-wai a déclaré à Cannes que son style à la fois frénétique et répétitif était la conséquence d’une contrainte essentielle: la ville de HK accorde peu de jours aux réalisateurs pour filmer en ville. Obtenir des "extérieurs" est Mission Impossible.
Toutes ces contraintes ont entrainé des exils outre-Pacifique. Ils pourraient conduire les autres à émigrer vers des studios bien équipés, voire des productions subventionnées.
Même si de l’autre côté, le pouvoir Chinois accuse ses cinéastes de ne faire des films que pour les Festivals internationaux, que pour faire plaisir aux Occidentaux, de ne pas réaliser des oeuvres proches du peuple chinois, qui montre la vraie Chine.

Exodus

Cet exode n’est pas seulement le résultat d’une crainte de repression chinoise. C’est aussi parce que les producteurs étrangers sont de plus en plus intéressés par ces talents, qui leur ouvrent le marché le plus dynamique de la planète.

Certains ont donc déjà pris leurs valises et des contrats pour sortir du pays: John Woo, Tsui Hark, Jackie Chan, Stanley Tong et Chow Yun-Fat sont aujourd’hui à Hollywood.
Des actrices commes Gong Li (qui pour Chinese Box a appris l’anglais), Maggie Cheung et Michelle Yeoh travaillent désormais dans des productions étrangères.
Cet exode n’est pas seulement le résultat d’une crainte de repression chinoise. C’est aussi parce que les producteurs étrangers sont de plus en plus intéressés par ces talents, qui leur ouvrent le marché le plus dynamique de la planète.
Excepté John Woo, tous n’ont pas décidé d’abandonner leur pays. Ils profitent juste de la mondialisation de leur industrie. Chan, Tsui continuent de travailler des deux côtés de l’océan Pacifique.
Mais reconnaissons qu'il est toujours très attirant de pouvoir travailler avec un budget 10 fois plus important, et de pouvoir atteindre un public dépassant un marché de 30 millions d’habitants.
A Cannes, Gong Li a déclaré que ce "retour" allait donner plus de libertés au cinéma Chinois. Wong Kar-wai attend de voir, mais ne se montre pas particulièrement pessimiste....suite

Les enjeux de la rétrocession


|Sommaire | Les enjeux | Les stars | Webographie |

Nouvelles / Box Office / Films / Stars / Réalisateurs / Dossiers / Sorties / Forum / Jodie / Deneuve
Sommaire Ecran Noir / Archives / Cinéma sur Internet / Cannes 39-97

Un ptit mèl?

© Volute productions 97-98